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Cours de la semaine
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Learn Quebec French
J’ai maintenant un nouveau cours et site qui se consacre exclusivement sur le français québécois. Voici un des articles et balados publié cette semaine.
Apprendre plusieurs langues en même temps
Vous apprenez le français et vous cherchez à vous améliorer.
Les années passent et vous faites des progrès, mais peut-être pas autant que vous auriez espéré. Pourtant, vous avancez!
On dit qu’apprendre une langue est un long processus et que la maîtrise peut prendre des années de travail, voire des décennies.
Pourtant, il s’agit d’une seule langue étrangère!
Qu’en est-il de jongler avec trois, quatre, cinq ou même six langues et plus? Comment peut-on faire pour améliorer toutes ces langues en même temps, sans perdre les acquis qu’on a faits dans une langue aux dépens d’une autre?
La plupart des membres de French With Frederic ont trois langues ou plus à leur actif
Les anglophones qui franchissent le pas et décident d’apprendre une langue étrangère, contrairement à la plupart de leurs compatriotes qui resteront unilingues toute leur vie, se sentent souvent encouragés par les résultats qu’ils obtiennent et décident d’aller plus loin et d’apprendre une troisième langue.
Pour les locuteurs natifs d’une langue autre que l’anglais qui décident d’apprendre le français, le trilinguisme est presque que la règle. Dans le monde d’aujourd’hui, l’anglais est pratiquement obligatoire. Quand on apprend le français, c’est déjà notre troisième langue, et ce, sans grande ambition de devenir polyglotte.
Voyons comment il est possible de gérer l’apprentissage et l’entretien de plusieurs langues en même temps
Pour le reste de cet article et pour simplifier nos explications, nous allons compter le nombre de langues parlées en excluant la langue maternelle.
Une langue étrangère
Le plus simple est de se concentrer sur une seule langue étrangère. Dans ce cas, vous ne rencontrerez pas de difficulté particulière à gérer votre temps. Il y a peu de risque d’interférence majeure, ou du moins, rien d’impossible à gérer, entre ces deux langues. Les faux amis seront peut-être un problème, mais au moins, vous saurez de quelle langue ils proviennent! On peut facilement diviser notre temps entre deux langues. Celle du travail, des amis, des loisirs, etc. Malgré les problèmes inhérents à l’apprentissage d’une langue, être bilingue est un plaisir accessible à tous.
Deux langues étrangères
Les choses se compliquent légèrement avec deux langues étrangères, mais pas de façon démesurée. Dans mon cas, parler trois langues au quotidien (en comptant ma langue maternelle) me semble assez réaliste.
Je parle espagnol avec ma copine, j’utilise le français au travail et avec mes amis et ma famille, et l’anglais me sert surtout au divertissement, l’éducation, dans mon travail et en voyage.
Mais pour apprendre deux langues étrangères, il faut quand même avoir passé un bon nombre d’heures à étudier ces langues. Le plus souvent, l’idéal est de le faire de façon séquentielle. Passer deux ou trois ans à apprendre une langue et ensuite faire la même chose pour la deuxième langue. La pratique de la première langue continuera lors de l’apprentissage de la deuxième langue.
Trois langues étrangères
Les choses se compliquent à partir de trois langues étrangères (quatre, incluant la langue maternelle).
Je trouve que c’est le maximum que l’on peut gérer de façon réaliste en accordant assez de temps à chaque langue.
Par exemple, depuis le début de l’année, j’ai décidé de me remettre à l’italien, pour ne pas perdre mes acquis, puisque j’ai parlé beaucoup l’espagnol l’année dernière.
Ma routine ne change pas trop en ce qui concerne les autres langues (le français, l’anglais et l’espagnol), mais pour travailler sur mon italien, je dois consciemment y consacrer du temps. Cela veut dire lire des romans en italien, au moins une heure par jour, suivre un cours particulier par semaine et un cours de groupe. Je compte faire cela un mois ou deux, le temps de remettre mon italien à jour.
Quatre langues étrangères
Le calvaire commence à partir de ce niveau de polyglotisme.
Je trouve que dans ce cas, une langue sera maintenue sous le respirateur artificiel pendant quelque temps. Dans mon cas, en ce moment, il s’agit de l’allemand. Je ne le néglige pas complètement, mais je ne fais pas de gros efforts pour l’améliorer. Pour l’instant, j’ai seulement le temps d’écouter un balado occasionnel en allemand, et de regarder certains films doublés en allemand plutôt que de les regarder en langue originale (par exemple, en anglais). C’est suffisant pour garder cette quatrième langue étrangère en vie, mais pas assez pour faire des progrès.
Cinq langues étrangères
À partir de cinq langues étrangères, il faut faire quelques sacrifices. On ne peut pas avancer dans cinq langues en même temps. Avec la langue maternelle, ça fait six langues à entretenir au quotidien. C’est impossible. Il faut choisir de prendre une langue et de la mettre en mode « dormance ».
L’image qui me vient en tête est l’état d’hibernation dans lequel sont plongés les astronautes qui font un voyage de plusieurs années dans l’espace, dans les films de science-fiction comme Avatar ou dans la série de romans Le problème à trois corps.
Mon portugais est en ce moment dans un état végétatif avancé. C’est-à-dire que je n’ai vraiment plus le temps de m’en occuper. Il tombe tranquillement dans l’oubli, jusqu’à ce que je décide de le sortir de sa torpeur et le faire renaître à coups d’injections d’adrénaline.
Six langues étrangères et plus
Ici nous entrons dans le délire polyglotte, c’est-à-dire l’illusion que l’on peut apprendre toutes les langues du monde si l’on y met le temps et l’énergie!
Certaines personnes hors du commun pourront réussir cet exploit, mais généralement, on pourrait dire que la maîtrise de plus de six langues étrangères est une lubie pour le commun des mortels.
Cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas atteindre un certain niveau de compétence dans toutes ces langues, mais seulement que la maîtrise sera sans doute inatteignable et la pratique régulière; impossible.
L’année dernière, je me suis ambitionné à apprendre le russe
Ce fut ma deuxième tentative en vingt ans. J’ai abandonné après huit mois, maté par la redoutable grammaire russe et la prise de conscience que pour vraiment apprendre cette langue, je devrais y consacrer au moins deux heures par jour pendant plusieurs années, ce qui oblitérerait tout le temps que j’ai de disponible pour pratiquer mes autres langues.
Ce n’est que mon expérience
Même s’il ne s’agit que de mon expérience, il est assez raisonnable de penser que plus on apprend de langues, plus il sera difficile de trouver le temps pour les pratiquer.
Cette limite pourrait être surmontée en devenant un polyglotte professionnel, c’est-à-dire en consacrant pratiquement tout son temps à l’apprentissage des langues.
Certaines personnes le font et gagnent leur vie en relatant leurs exploits sur YouTube ou dans leurs formations. Il va sans dire que ce mode de vie n’est pas à la portée de tous, et par conséquent, les conseils de ces polyglottes sont à prendre avec un grain de sel.
Ce qui est certain est que plus on parle de langues, plus il faudra user de stratagèmes pour arriver à les améliorer, les pratiquer et éviter de les mélanger ou les oublier.
Voici quelques trucs.
Se concentrer sur une langue à la fois
Je ne crois pas qu’il soit possible d’apprendre ou d’améliorer plusieurs langues en même temps. Ce l’est peut-être pour certaines personnes très motivées et ayant beaucoup de temps à leur disposition, mais généralement, il faut faire une chose à la fois pour obtenir de bons résultats.
Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas possible de pratiquer et d’entretenir plusieurs langues en même temps. Mais le processus d’apprentissage actif, à travers duquel on verra des progrès appréciables, requiert généralement au moins une heure ou deux par jour.
Il serait donc logique de choisir de se concentrer sur une langue à la fois, tout en trouvant un peu de temps pour pratiquer les autres
Par exemple, cette année, j’ai décidé de consacrer quatre mois à mon espagnol, quatre mois à mon italien, deux mois à mon allemand et deux mois au portugais. Je n’abandonnerai pas les autres langues durant les périodes où je me concentrerai sur une langue en particulier, mais je concentrerai mes efforts sur la langue principale.
Cela veut dire principalement lire, chercher des mots nouveaux, suivre des cours de conversation ou d’autres cours en groupe, et réviser les notions de grammaire.
Autrement dit, durant un mois ou plus, on met une langue un premier plan, et on trouve des façons de pratiquer deux ou trois langues de plus.
Réserver certaines langues pour certaines activités
On peut arriver à pratiquer et même améliorer plusieurs langues en même temps si on les cantonne à différents domaines ou activités.
Par exemple, j’ai remarqué que les traductions allemandes sont généralement de très haute qualité. J’ai donc commencé à lire des essais publiés en anglais en traduction allemande, plutôt que de les lire directement en anglais. Le plus souvent, j’achète seulement le livre audio. En ce moment et depuis deux mois, j’écoute en allemand, à temps perdu, le livre Nexus, de Yuval Noah Harari, qui est à la tête des bestsellers du monde entier.
Je regarde aussi des films et des séries américaines ou étrangères doublés en allemand, car encore une fois, la qualité de la production du doublage allemand est quand même très bonne.
L’idée de séparer l’usage des langues en certains domaines d’activités est que la pratique deviendra automatique.
Avec telle personne je parle telle langue
Je lis tel type de livre dans telle langue
Je fais telle activité dans telle langue
Avec un peu d’imagination, on peut arriver à pratiquer plusieurs langues chaque semaine sans trop se forcer.
Retourner à la base
On se laisse souvent avoir par les chiffres, les notes, les grades. L’apprentissage d’une langue n’est pas qu’un processus d’avancement continu. Il faut s’attendre à des hauts et des bas, et il faut surtout s’attendre à oublier.
Ce n’est pas parce que vous avez atteint un niveau C1 sur papier que vous n’aurez plus jamais besoin de réviser des notions de niveau B1 ou B2, voire de niveau A2
Plus on parle de langues, plus on aura tendance à oublier des notions de grammaire de base, la conjugaison de certains verbes, et même du vocabulaire que tout enfant de cinq ans devrait connaitre.
C’est humiliant de savoir parler de politique internationale dans une langue mais d’oublier (momentanément) le mot pour « arbre » 🌳 ou « araignée » 🕷️!
Il faut mettre de côté son orgueil et de temps en temps retourner à la base. Réviser les verbes, la grammaire, et le vocabulaire. Cela peut vouloir dire suivre un cours de niveau B2, même si vous avez complété tous les cours de niveau C1 de votre école de langue.
Les langues qui se ressemblent
Les langues d’une même famille exercent un certain attrait sur l’apprenant d’une de ces langues. Étant très proches, on peut les assimiler facilement, une fois qu’on maîtrise déjà une des langues du groupe. Le polyglotte américain Barry Farber disait même que c’était l’équivalent d’apprendre trois langues pour le prix de deux!
Il est clair que savoir l’espagnol nous aidera à apprendre le portugais et l’italien. Mais l’avantage de la ressemblance peut vite se transformer en cauchemar.
Les différences entre certains mots sont parfois tellement petites qu’on les oublie rapidement! Et plus on parle de langues du même groupe, plus notre cerveau aura de la difficulté à identifier à quelle langue appartient tel mot.
Quand je passe de l’espagnol à l’italien, je me trompe le plus souvent sur les mots les plus simples. Les mots qui sont les plus différents sont plus faciles à garder dans leurs cages respectives.
C’est ainsi qu’il m’est arrivé de dire en italien È una cosa molto bonita! Et en espagnol, Pero es anche algo que me gusta!
Bien que l’idéal soit de ne pas mélanger les langues (quand on parle espagnol, on parle seulement espagnol et on n’essaie pas de le comparer au portugais) il peut être utile de temps en temps de s’arrêter et de comparer des mots qui sont légèrement dans plusieurs langues du même groupe.
Par exemple, remarquez à quel point les différences peuvent être minimes, mais présentes, entre ces quatre langues
Un sourire
Una sonrisa (espagnol)
Un sorriso (italien)
Um sorriso (portugais)
Une prière
Una plegaria (espagnol)
Una preghiera (italien)
Uma prece (portugais)
Un site (web)
Un sitio (espagnol)
Un sito (italien)
Um site (portugais, et prononcé un peu comme en anglais)
De temps en temps, je ne sais plus à quelle langue appartient tel mot, tellement les variations sont minimes. Alors je fais cette exercice de les comparer dans chaque langue latine, et j’essaie de les mémoriser une fois pour toute. Je fais seulement cet exercice pour les mots récalcitrants qui se ressemblent mais sont un peu différent.
Si mon espagnol, mon italien et mon portugais ont la fâcheuse inclination pour les relations extra-conjugales, mon allemand, par contre, est très fidèle et monogame. Il reste dans son coin, sagement, sans tentations libidineuses.
Pour vraiment maîtriser des langues de la même famille linguistique, il faut peut-être abandonner l’idée que les ressemblances sont un avantage
Oui, apprendre à se débrouiller en portugais est assez simple pour un lusophone, mais parler les deux langues vraiment bien est une autre paire de manches! Il est plus raisonnable d’apprécier l’ampleur de la tâche et d’y mettre le temps nécessaire.