La version balado sera bientôt disponible. J’ai identifié certains mots de vocabulaire intéressants. Dans le balado, je vais expliquer les expressions québécoises. “Ça me fait tripper” ici veut dire “j’adore.”
Ce qui me fait tripper à Montréal
J’ai vécu à Montréal dans les années 2000, et je suis finalement revenu en 2012, sans aucune intention de quitter ma ville natale.
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de ce que j’aime le plus à Montréal, de ces petites choses qui me rendent heureux d’habiter ici.
Je vais aussi vous partager le point de vue d’un Montréalais, ce qui pourrait vous aider à mieux planifier votre prochaine visite. Si vous habitez déjà ici, vous découvrirez peut-être de nouvelles idées pour vos week-ends !
Voir Montréal comme une île
On oublie souvent que Montréal est une île et pour cela, j’aime les activités qui nous rappellent que la ville est entourée d’eau.
Il y a par exemple le petit parc de Dieppe, un autre secret bien gardé (je vous fais confiance à ne pas aller répandre la bonne nouvelle sur Instagram, j’espère!) Le parc est au bout d’une pointe qui s’avance dans le fleuve, et on a une vue magnifique de la ville. Il y a même des pêcheurs qui y mettent leur ligne à l’eau. J’aime m’y rendre à vélo.
Plus accessible encore, le parc Jean-Drapeau est situé sur deux îles dans le St-Laurent, où était organisée la légendaire exposition universelle de 1967, qui a mis Montréal sur la mappemonde. Une station de métro s’y rend. Une fois sur place, il y a un paquet de choses à faire. L’hiver, du ski de fond, l’été, on va à la plage Jean Doré. Oui, une plage pour les Montréalais. Une petite baignade vous rappellera rapidement que Montréal est une île!
La vie de quartier
À ma pharmacie, le pharmacien m’appelle par mon prénom. Il me dit “salut Frédéric!” Car je suis son client depuis longtemps, mais aussi son voisin.
Au marché Jean-Talon, il y a une fruiterie que je fréquente depuis plus de 25 ans. Certains des mêmes employés sont toujours là et heureux de piquer une jasette (discuter) quand j’arrive!
Dans certains quartiers de Montréal, il y a une véritable vie de quartier. On se sent parfois comme dans un petit village, où l’on croise souvent les mêmes personnes et où les potins du village (les ragots) finissent toujours par se répandre.
Mais pour participer à cette vie de quartier, il faut faire quelques efforts.
Parler aux gens!
Être un habitué des mêmes commerces plutôt que de changer chaque fois.
S’impliquer un peu dans la vie communautaire quand c’est possible.
Bref, il est possible d’avoir une belle vie sociale à Montréal si on y met un peu du sien.
Monter la montagne
Le mont Royal n’est pas une “montagne,” mais les Montréalais n’ont aucune gêne à la nommer ainsi.
On parle de monter la montagne pour dire qu’on va au parc du Mont-Royal, jusqu’au sommet. On peut marcher, courir, le faire en ski de fond l’hiver. On peut aller observer la vue depuis l’un des deux belvédères, ou relaxer devant le lac aux castors.
Le parc du Mont-Royal n’est pas qu’une attraction touristique. Il fait aussi partie de la vie des Montréalais. Personnellement, je préfère m’y rendre la semaine, pour éviter les foules de touristes du week-end. Mon deuxième parc préféré à Montréal est le parc Lafontaine.
Flâner dans le centre-ville
J’aime bien aller me promener dans le centre-ville ou ses environs. Pas nécessairement pour les boutiques, mais plutôt pour voir tout ce qu’il s’y passe. L’été, il y a souvent plein de petites activités impromptues et originales un peu partout, comme une foire alimentaire asiatique, une halte fraicheur et toutes sortes de surprises.
Voici ce qui pourrait se passer lors d’une balade dans le centre-ville
Je me rends chez un ami qui habite à Griffintown, le long du canal Lachine donc je traverse toute la ville, et je le fais bien sûr à vélo.
Nous partons à pied et nous nous dirigeons vers le Vieux-Port. Les touristes pullulent, mais peu importe! L’ambiance est bonne. Nous nous frayons un chemin à travers la foule pour rejoindre le Vieux-Montréal.
Si j’étais avec ma famille, nous irions déjeuner au Jardin Nelson, un secret bien gardé dans le Vieux-Montréal, où se trouvent une terrasse et un jardin intérieur, avec des musiciens jazz. Mais avec mon ami, nous allons plutôt nous diriger tranquillement vers le quartier chinois, pour un thé aux perles.
La virée se poursuit vers le Quartier latin, rue Saint-Denis, aller flâner dans les bouquineries, et peut-être ensuite aller prendre un verre à l’Île noire.
Il y a bien sûr, bien plus à faire, mais c’est un exemple d’un itinéraire de ville que je pourrais employer.
Aller voir un concert ou une pièce de théâtre
Montréal est une ville de festivals et de spectacle, et je trouve ça un peu triste quand des gens viennent ici sans jamais prendre le temps d’aller voir ce qui se fait du point de vue culturel.
Bien sûr, il y a des festivals dans les rues. Mais les meilleurs spectacles sont en salles, et parfois, c’est complètement gratuit, ou presque.
J’aime aller entendre l’Orchestre Métropolitain à la Maison symphonique, une nouvelle salle magnifique, construite il y a quelques années. L’OSM (L’Orchestre Symphonique de Montréal) est l’orchestre le plus connu de Montréal, mais j’ai une prédilection pour L’OM, parce que c’est plus chaleureux et qu’il y a cette impression d’un groupe de gens qui trippent vraiment et font de la musique ensemble, par amour et par passion.
Yanick Nezet-Séguin est un de nos plus grands musiciens. Il est aussi directeur au prestigieux Met Opera de New York, et on pourrait dire, à cause de cela, que c’est peut-être le chef d’orchestre au sommet de la pyramide de la musique classique mondiale! Pourtant, il reste humble et accessible.
Mais il n’y a pas que de la grande musique à Montréal. Il y en a pour tous les goûts, et je vous invite à vous tenir au courant de ce qui se passe, si jamais vous êtes dans les parages. Allez voir le site de la Place des Arts, fouinez dans les journaux, allez voir sur Vitrine.ca
Un apprenant du français se doit aussi d’aller au théâtre. Je conseille de commencer par le Théâtre du Nouveau Monde, qui propose plein de pièces modernes et des classiques revisités. Ce n’est pas très cher, et vous aurez le plaisir d’entendre des acteurs et actrices québécoises à leur meilleur: sous les feux de la scène. Oui, il est fort possible que vous trouviez cela difficile. Il se peut que vous ne compreniez que 50% du dialogue. Mais c’est par des expériences comme ça qu’on finit par vraiment faire du progrès dans une langue. Allez au théâtre!
Le marché Jean-Talon
J’aime les marchés publics de Montréal, mais mon préféré est sans contredit le Marché Jean-Talon. C’est un de mes endroits préférés au monde!
J’aime surtout m’y rendre un jour de semaine, loin des foules de la fin de semaine.
Avant que le Marché Jean-Talon ne devienne un lieu semi-touristique, c’était l’endroit où l'on allait pour acheter des produits directement de l’agriculteur. Par exemple, mon grand-père était un grand consommateur de miel. Ma tante allait au marché lui acheter un immense contenant de miel, directement du producteur, qu’il mettait sur ses toasts au beurre chaque matin le reste de l’année!
Cet aspect du marché existe encore. J’aime les magasins de fruits exotiques entourant le marché, comme Leopoldo ou bien Chez Louis, car on y trouve des produits uniques. À l’intérieur du marché, je vais souvent me procurer des produits frais, des fines herbes, etc.
Admirer les traces de l’ancien Montréal industriel
Montréal était, il n’y a pas si longtemps, une ville industrielle. Le Plateau Mont-Royal était un quartier pauvre. Ses habitants allaient travailler dans les shops, le nom qu’on donnait aux usines de Montréal. Le plus souvent, les travailleurs étaient francophones et les patrons étaient anglophones. L’affichage dans la ville était en anglais, même si la plus grande partie de la population ne parlait que le français. Toutes ces inégalités ont mené à la Révolution tranquille des années 60.
Il y a donc un peu partout dans Montréal des traces de ce passé industriel. On essaie de le préserver, car il fait partie de notre histoire.
J’adore admirer un peu partout dans la ville ces vestiges du passé. Ça donne un cachet plus concret et réel à la ville, et ça nous rappelle qu’une économie ce n’est pas seulement des cafés hipsters, des boutiques de vêtements et des services de livraisons de repas préparés.
Le plus connu de ces symboles est l’enseigne lumineuse Farine Five Roses, qu’on peut apercevoir d’un peu partout dans la ville. Mais si l'on garde les yeux ouverts, et pas seulement penchés sur son téléphone, on trouvera plein d’autres choses à voir.
Aller à un cinéma de quartier
Il existe encore à Montréal des cinémas de quartier, c’est-à-dire des petites salles, au cœur d’un quartier résidentiel, qui offrent des films québécois, étrangers ou d’auteur. Le plus connu est le Cinéma Beaubien. Je crois que n’importe quel apprenant du français en visite à Montréal se doit d’aller voir un film français ou québécois dans un de ces cinémas charmants. Il y a aussi le Cinéma du Parc, et encore plus minuscule, le Cinéma Moderne.
Profiter de la diversité montréalaise
La plupart des immigrants au Québec viennent s’établir à Montréal. Ce qui fait en sorte qu’on a plein de communautés établies depuis peu ou depuis longtemps. C’est une richesse.
Par exemple, je parle plus souvent l’espagnol à Montréal que l’anglais!
La communauté latino a tellement grandi dans les dernières années qu’il y a maintenant plein de restaurants, épiceries et autres choses à découvrir. Dès que je peux, je jase avec les gens en espagnol quand je vais m’acheter du café, des avocats ou bien me faire couper les cheveux.
Dans la Petite Italie, j’achète mes produits italiens préférés et de temps en temps, oui, je parle aussi italien! J’ai accès aux meilleures pâtisseries italiennes, ce qui est une grande tentation…
Bref, on peut vraiment tout trouver à Montréal, et si on aime pratiquer des langues étrangères et faire des échanges culturels, il y a plein de possibilités.
Me promener à vélo
Je ne suis pas vraiment un cycliste. Je ne fais pas du vélo comme sport, mais c’est mon moyen de transport de prédilection durant au moins six mois de l’année. Et c’est aussi une façon évidente de faire de l’exercice sans chercher à en faire!
Depuis la pandémie, la ville de Montréal a grandement bonifié son réseau de pistes cyclables, avec son REV (réseau express de vélo), comme celui qui traverse la rue Saint-Denis du nord au sud.
Je suis un grand adepte de Bixi, qui est le système de vélo partage de Montréal. C’est pas cher et tellement pratique, car on peut choisir de varier ses moyens de transport. Par exemple, il m’arrive souvent d’aller quelque part à vélo, mais de revenir à pied, ou en métro.
L’innovation des Montréalais
Il existe des projets incroyables au cœur de Montréal, comme les Fermes Lufa, qui fait pousser des légumes frais à l’année dans des serres sur toits, au cœur de la ville! Même en plein hiver, leurs tomates sont aussi fraiches que les meilleures tomates qu’on peut trouver durant l’été. De grandes innovations et technologies rendent tout cela possible.
Ce sont des projets comme ça qui me font croire qu’il y a de l’espoir pour le futur. Je crois que la ville peut-être au centre de nos solutions pour le climat et l’environnement.
Revenir en ville après un séjour en région
Comme tout le monde, j’aime sortir de la ville de temps à autre pour aller me ressourcer dans la nature. Mais pour moi, le moment le plus magique d’une escapade en région est celui du retour, lorsque je franchis le pont et que j’arrive en ville, surtout en été, lorsque l’on voit les gens qui se prélassent au parc Lafontaine, les terrasses animées, les cyclistes qui envahissent les rues et les badauds heureux. C’est là que je me dis : « eh que je l’adore, cette ville! »