C’est quoi le Club de lecture?
Le Club de lecture fait partie de mon abonnement de French With Frederic. En plus des cours de conversations (2-3 fois par semaine), nous allons lire dix livres par année. Pour chaque livre, il y a deux rencontres.
Une première rencontre où je vous présente le livre et je vous donne des explications complètes et des conseils de lecture!
Une deuxième rencontre pour discuter du livre en groupe
Pour participer aux prochaines rencontres du Club de lecture et visionner toute la vidéo d’aujourd’hui et avoir accès aux notes complètes, abonnez-vous à notre communauté!
Maria Chapdelaine au cinéma
Il existe plusieurs adaptations cinématographiques de Maria Chapdelaine, dont un film sorti en 2021.
Qui est Louis Hémon?
Né à Brest en octobre 1880, dans l'Ouest de la France.
Après avoir vécu en Angleterre et avoir connu peu de succès avec ses premiers romans, en 1911, à 31 ans, il s’embarque pour le Canada, destination l'Ouest canadien.
Pendant la traversée, il rencontre le prêtre Jean-Marie Leventoux qui lui parle du Nord québécois, notamment le Lac-Saint-Jean.
Fasciné par les descriptions, Hémon décide de reporter son voyage dans l'Ouest canadien et se prépare à un séjour dans le pays de Maria.
Il trouve un emploi à Montréal et économise suffisamment d'argent pour entreprendre son expédition au Lac-Saint-Jean en juin 1912.
Il rencontre Samuel Bédard, souvent assimilé à tort au personnage de Samuel Chapdelaine, mais qui était très différent du colonisateur acharné représenté dans le roman.
Hémon prend des notes quotidiennes dans un carnet, observant et écoutant attentivement les habitants.
À l'approche de l'hiver, il s'installe à Saint-Gédéon pour rédiger le manuscrit de Maria Chapdelaine.
Maria Chapdelaine est un succès immédiat à sa publication. (Traduit en plus de vingt langues.)
Le roman du terroir
Dans la littérature québécoise, on parle d’un courant qui s’appelle le Roman du terroir.
Les romans du terroir québécois présentent souvent une vision idéalisée de la vie paysanne, vantant la beauté de la nature, la simplicité des modes de vie et la force des liens communautaires. Ils dépeignent souvent les paysans comme des figures nobles et dignes, vivant en harmonie avec leur environnement et le travail de la terre.
C’est pourquoi on l’appelle aussi littérature de propagande.
Le courant littéraire du terroir prône la résistance à l'occupant anglais et la pérennité de la population française en terre d'Amérique. Si l'Anglais s'occupe de la gestion de la Province of Quebec, le Canadien français doit s'emparer de la terre et en devenir propriétaire en attendant que la Providence le rende à nouveau maître de « Terre Québec». (Maria Chapdelaine, édition critique ERPI)
Maria Chapdelaine est à contre-courant, dépeignant plutôt la dure réalité des Canadiens
Une vie dure
Un pays austère
Une race pétrie d’invincible allégresse
Des grandes distances et des mauvais chemins
La religion occupe une place centrale dans les romans du terroir québécois, souvent idéalisée comme un pilier de la vie communautaire et une source de réconfort face aux défis de l'existence.
Dans Maria Chapdelaine, on entrevoit une certaine critique de la religion.
Trois prétendants
Maria devra choisir entre trois prétendants, qui représentent les trois archétypes de l’époque, et trois choix de vie bien différents.
La vie de l’agriculteur
La vie citadine
La vie du coureur des bois
Dans le roman du terroir, seule la vie de l’agriculteur semble possible. La ville offre trop de tentations. Et la forêt éloigne l’homme des valeurs prônées par l’Église.
Dans Maria Chapdelaine, ces trois styles de vie sont au cœur de l'intrigue et sont bien illustrés en opposition les uns aux autres, la vie en ville ou en forêt ne s'accompagne pas de dangers maléfiques, contrairement au roman du terroir de propagande. Que l'on soit agriculteur, citadin ou coureur des bois, chaque style de vie comporte ses inconvénients mais surtout ses avantages, ses libertés, comme en témoigne chacun des personnages. Hémon laisse donc au lecteur la possibilité de se faire sa propre opinion. (Maria Chapdelaine, édition critique ERPI)
Eutrope Gagnon, le défricheur
Le dernier choix de Maria est Magnon, l’agriculteur, le défricheur. Il peut seulement lui offrir une vie ordinaire, commune, la continuation de la vie dure qu’elle a connue.
Je sais bien qu'il faudrait travailler fort pour commencer, continuait Eutrope, mais vous êtes vaillante, Maria, et accoutumée à l'ouvrage, et moi aussi. J'ai toujours travaillé fort; personne n'a pu dire jamais que j'étais lâche, et si vous vouliez bien me marier ça serait mon plaisir de peiner comme un bœuf toute la journée pour vous faire une belle terre et que nous soyons à l'aise avant d'être vieux. Je ne prends pas de boisson, Maria, et je vous aimerais bien...
Sa voix trembla et il étendit la main vers le loquet à son tour, peut-être pour prendre sa main à elle, peut-être pour l'empêcher d'ouvrir la porte et de rentrer avant d'avoir donné sa réponse.
- L'amitié que j'ai pour vous... ça ne peut pas se dire...
Lorenzo Surprenant, le citadin
Il est le deuxième choix de Maria. Il représente le rêve américain, lui fait miroiter la vie moderne des grandes villes.