Comment réussir sa vie au Québec
Partie 3 de la série "Vivre au Québec"
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Vivre au Québec aujourd’hui
J’ai abordé le sujet de la vie au Québec au cours des deux épisodes précédents. J’ai commencé par partager avec vous comment était la vie au Québec durant mon enfance, et le fait d’avoir grandi dans un milieu très francophone. J’ai ensuite discuté du Québec des années 2000 et 2010, et de comment je vois le Québec d’aujourd’hui.
Si vous n’avez pas écouté ces deux épisodes de la série Vivre au Québec, je vous conseille de le faire, pour avoir une meilleure compréhension globale du sujet.
Par contre, il n’est pas nécessaire de les écouter pour bien saisir les propos de cet épisode, où l’on va parler de vivre au Québec du point de vue d’un immigrant ou d’un Canadien anglophone qui vient s’installer ici.
Comment réussir sa vie au Québec
Le titre de mon épisode est assez révélateur.
Il sous-entend que l’on peut aussi échouer sa vie au Québec. Et ici, je ne parle pas de réussite matérielle mais bien de ressenti.
Le chemin de l’immigration et de l’expatriation peut se solder par trois résultats.
La décision de retourner dans son pays d’origine ou de partir vivre ailleurs.
L’adoption du pays d’accueil, et l’adaptation positive à sa culture.
Le rejet de la culture d’accueil ou le manque d’adaptation, mais sans nécessairement retourner dans son pays.
Autrement dit, soit on reste ou soit on part.
Ici, cela ne veut pas nécessairement dire que l’on n’accepte pas le nouveau pays où l’on a décidé de s’installer. Il y a tout plein de raisons qui peuvent nous pousser à retourner dans notre pays d’origine ou bien aller vivre dans un autre pays.
Cependant, si l’on décide de rester, on peut soit s’adapter et s’acclimater à notre pays d’accueil, ou soit manquer de moyens pour le faire et échouer dans son adaptation, ce qui peut mener à beaucoup de déceptions et de ressentiments.
L’objectif est donc de rester et de s’adapter positivement.
C’est ce que j’appellerais “réussir” sa vie au Québec.
Une bonne partie de mes abonnés habitent au Québec et veulent améliorer leur connaissance du français et leur compréhension de la culture québécoise.
D’autres personnes ont comme projet de venir s’établir ici dans un futur plus ou moins proche.
Et finalement, j’ai beaucoup d’élèves qui s’intéressent de loin à la culture québécoise, viennent souvent passer des vacances ici, ou bien travaillent avec des francophones au Canada.
Dans tous les cas, je crois que vous allez trouver ce sujet intéressant, car je vais aborder plusieurs questions universelles, qui s’appliquent non seulement au Québec mais à l’expérience de vivre dans n’importe quel pays en tant qu’immigrant.
Mais, le Québec n’est pas un pays…
Dès que je compare le Québec à d’autres pays, comme la France ou les États-Unis, un petit malin me laisse un commentaire en disant que: le Québec n’est pas un pays! C’est une province qui appartient à un pays qui s’appelle le Canada.
Et c’est vrai.
Le Québec est presque devenu un pays en 1995, lors du dernier référendum. Mais aujourd'hui, nous faisons encore partie du Canada.
Par contre, les Québécois veulent qu’on reconnaisse le Québec comme une nation distincte. Et le terme nation ne veut pas nécessairement dire un pays, mais un:
“Groupement de personnes vivant dans un même pays et partageant la même culture, les mêmes traditions.”
C’est pour cela que l’on parle de la nation québécoise.
Je sais que les personnes qui me font remarquer que le Québec n’est pas un pays le font parce qu’ils aimeraient bien qu’on arrête de faire comme si l’on était un pays.
Ils voudraient que les Québécois reconnaissent qu’ils sont canadiens et acceptent le fait qu’ils font partie d’un grand ensemble.
Je comprends ce sentiment, mais il faut aussi comprendre que de simplement dire que le Québec n’est pas un pays n’est pas suffisant pour effacer les difficultés particulières auxquelles un immigrant ou un Canadien d’une autre province va faire face en s’établissant ici.
Par exemple, si un Canadien de Calgary déménage à Vancouver, les changements ne seront pas drastiques. On ne peut pas vraiment parler d’expatriation ou de rien qui s’approche de ce que vivent les immigrants qui viennent de l’Asie ou de l’Afrique et s’installent dans la même ville de Vancouver. Pour le Canadien de Calgary, c’est simplement un changement d’adresse, et une question de s’habituer à la nouvelle province.
Par contre, ce même Canadien qui déciderait de s’installer au Québec aurait une tout autre expérience.
Le fait est que le Québec fonctionne principalement en français, et même si l’on peut faire fi de cette réalité, la pression est énorme pour que les nouveaux arrivants apprennent le français, même s’ils viennent d’une autre province.
À cause du fait que le Québec est francophone et a une culture distincte, le sentiment de dépaysement sera beaucoup plus fort pour le Canadien qui vient vivre au Québec, comparé à son expérience dans une autre province canadienne.
En anglais, on parlerait de estrangement. Quand on sent qu’on ne fait plus partie d’un groupe social.
Donc, on pourrait se dire, “Bof, ce n’est pas grave, je n’ai pas besoin d’apprendre le français et de m’intéresser à la culture québécoise, car je suis au Canada. Le Québec n’est qu’une province!”
Mais cette attitude ne changera pas les faits.
Elle ne rendra pas votre vie plus facile. Au contraire, elle va faire en sorte que vos chances de réussite dans votre nouvelle province seront beaucoup plus basses. Et cela peut mener à beaucoup de frustrations.
Donc, que le Québec ne soit pas un pays ne change absolument rien. Déménager au Québec, que ce soit d’un autre pays ou d’une autre province canadienne, implique le fait de devoir s’adapter à une nouvelle langue et une nouvelle culture.
Comment j’ai vécu la vie à l’étranger
Je n’ai pas dû devoir m’adapter à la culture du Québec car je suis né ici. Par contre, j’ai vécu dans trois endroits différents, pour un total de plus de six ans à l’étranger, sans parler de nombreux voyages que j’ai faits à travers le monde.
Les voyages à eux seuls ne m’auraient pas donné de compréhension particulière et intime de ce que vivent les expatriés, car l’expérience du voyage est par définition temporaire.
Mais parce que j’ai déménagé à l’étranger avec l’espoir d’y rester pour longtemps et peut-être même toute la vie, je comprends en partie ce que peuvent ressentir les gens qui viennent s’établir au Québec.
Les trois endroits où j’ai vécu sont
La Californie (deux ans et demi)
Le Costa Rica (deux ans en tout, mais pas de façon consécutive)
Vancouver (un an et demi)
J’ai déjà parlé un peu d’avoir quitté le Québec à 20 ans pour aller m’installer à San Diego, sans aucun permis de travail ni manière précise de pouvoir réussir. Mais j’étais jeune, je me suis fait beaucoup d’amis et j’ai eu beaucoup de chance. Mon rêve était, à ce moment-là, de pouvoir rester définitivement aux États-Unis. Mais la vie en a décidé autrement.
Pour le Costa Rica, ma motivation était autre. J’avais déjà un travail que je pouvais faire à distance, et je me sentais libre d’explorer l’idée d’aller habiter dans un autre pays ensoleillé.
C’est à cette époque que j’ai découvert la communauté des expats, les expatriés américains, canadiens ou européens, qui s’installent à l’étranger, souvent parce qu’ils ont atteint l’âge de la retraite et cherchent une vie meilleure que ce qu’ils pourraient obtenir avec leur pension dans leur pays.
En effet, un retraité américain disposant d’une pension mensuelle de deux mille dollars se sentira assez limité financièrement aux États-Unis. Mais s’il s’installe en Équateur ou en Asie du Sud-Est, cette somme est suffisante pour avoir une vie plus luxueuse et confortable.
J’étais donc abonné à un magazine qui s’appelait International Living et dépeignait une image très positive de la retraite à l'étranger
Je me disais: qu’y a-t-il de mieux que de vivre dans un pays où tes fruits peuvent être cueillis frais et mûris directement sur l'arbre?
D’avoir du soleil toute l'année, de passer ses journées à nager dans l'océan et à sauter dans des piscines rafraîchissantes sous des chutes après avoir couru sur la plage! Tout cela me semblait très séduisant.
Malheureusement, la réalité est un peu différente. Il n'y a pas d’endroit parfait. C’est ce que j’ai découvert et c’est ce que découvrent tous ceux qui tentent leur chance à l’étranger.
Des motivations différentes: expatrié ou immigrant?
Les Américains donnent un certain cachet au mot expatrié. Un expat c’est quelqu’un qui choisit de partir vivre ailleurs. Il y a, dans ce mot, une connexion assez forte au pays d’origine.
Par contre, quand un Mexicain ou un Philippin s’installe aux États-Unis, c’est un immigrant. Il y a une connotation plus forte dans le mot immigrant, qui marque plus le devoir d’adaptation à la culture locale. Je sens donc qu’il y a un petit marqueur social dans la décision d’utiliser le mot expatrié plutôt qu’immigrant. Mais en français, les mots sont très similaires.
L’immigrant est la personne entrant dans un pays étranger pour s’y établir.
L’expatrié quitte sa patrie, son pays pour s'installer ailleurs.
Finalement, il y a aussi le verbe émigrer, qui veut dire quitter son pays pour aller s’établir à l’étranger.
La différence est subtile. On dit, les immigrants arrivés au Québec cette année, mais on dit “en raison de la guerre, de nombreux Libanais ont émigré au Québec.”
Donc le mot émigrer s’utilise en parlant d’un pays à un autre, tandis que le mot immigrant s’utilise une fois qu’on est dans le nouveau pays. Pour cette raison, on n’utilise plus le mot émigrant, qui reflète plus l’état d'un immigrant avant de partir.
Le choc culturel
Lorsque tu découvres une nouvelle culture pour la première fois, tout est merveilleux. Tu vis la première étape du choc culturel appelée la lune de miel.
Mais au fur et à mesure que le temps passe, tu entreras dans la deuxième étape, qui est le choc proprement dit. Tu commences à te rendre compte de toutes les différences et des nouvelles choses qui te dérangent dans ton pays adoptif. Tu commences à réaliser l'ampleur des difficultés que tu n'avais pas envisagées au départ. Tu commences à te sentir isolé. Tu commences à avoir le mal du pays. Il se peut même que tu fasses une dépression.
Le choc culturel peut conduire à une acceptation positive de la nouvelle culture. Tu t'acclimates et tu commences à aimer ta nouvelle vie. Ou bien, il peut conduire à l'amertume, à la dépression et aux regrets.
C'est à ce moment-là que tu veux rentrer chez toi.
Le choc culturel est une chose réelle, et la meilleure façon de le gérer est d'en être conscient et de savoir qu'il va se produire. Ne le nie pas et prépare-toi à l'affronter. Ce qui semble merveilleux à propos d'un nouveau pays peut rapidement se transformer en dégoût.
Pour résumer, il y a quatre phases au choc culturel.
La lune de miel, où tout semble parfait.
La période de choc, où des choses commencent à te déranger.
La période d’ajustement, où tu commences à composer avec ta situation, à apprendre les subtilités de la culture locale.
Et finalement, la maturité, qui peut avoir deux résultats: positif ou négatif. Soit tu développes un sens de biculturalisme, ou tu te sens autant chez toi, ou même plus, que tu te sentais dans ton pays d’origine. Ou bien, tu gardes une certaine amertume qui ne disparait jamais.
Il est important de souligner le fait que l’issue du choc culturel peut se solder de façon positive ou négative. Une personne peut très bien rester, mais sans vraiment surmonter les effets du choc culturel.
Beaucoup de gens se lancent sans se rendre compte dans quoi ils s’engagent. Plusieurs finissent par être brûlés et désillusionnés. Parfois, ils restent dans le pays parce qu'ils n’ont tout simplement pas les moyens de rentrer chez eux, même s'ils aimeraient le faire.
Quand j’ai vécu au Costa Rica, j’ai rencontré de nombreuses personnes qui m'ont raconté leurs expériences et les récits d'autres expatriés. Souvent, ce n'était pas beau à voir, et ces gens tombaient dans de graves problèmes de dépression, de solitude et d’alcoolisme.
Mais sans aller jusque là, certaines personnes vont développer une forme d’agressivité face à la culture locale ou au gouvernement du pays. Ils ne se sentent pas acceptés et vont souvent tomber dans un discours négatif, où ils vont se lancer dans des diatribes contre tout ce qui, selon eux, ne tourne pas rond dans leur pays d’adoption.
Il est vrai que certaines personnes sont victimes de racisme.
Il ne faut pas nier cette réalité qui existe partout, même au Québec. Mais souvent, la vraie raison qui mène à un échec est plutôt l’adaptation négative au choc culturel.
Selon plusieurs sondages que j’ai vus, dont un qui est tout récent, les Québécois seraient moins racistes que dans d’autres provinces canadiennes. Bien qu’une certaine forme de discrimination puisse exister partout, je crois que dans l’ensemble, les Québécois sont accueillants et qu’il est possible de réussir sa vie au Québec, si l’on peut surmonter le choc culturel et en arriver à se sentir bien et chez soi dans la Belle Province.
Déménager à l'étranger demande énormément d’énergie et de confiance en soi.
Bien que déménager dans un autre pays demande beaucoup de courage, on se sent souvent dépourvu de moyens pour faire face aux situations les plus élémentaires de la vie, comme la signature d'un bail, la langue, l’achat de médicaments ou bien l’obtention d’un permis de conduire.
Un expatrié m'a dit que le choc culturel s’accompagne en plus d’un processus de “mise à nu de qui vous êtes en tant que personne.” Autrement dit, on se sent presque comme un enfant, parfois.
Les difficultés peuvent également s'accumuler rapidement, aggravant la situation. Par exemple, le manque de possibilités professionnelles et la difficulté d’apprendre la langue.
Et finalement, ce qui aggrave souvent les choses, c’est le manque de soutien, et le fait d’être loin de sa famille et de son réseau d’amis.
La réalité…
Quand tu vas vivre dans un autre pays, surtout si c’est un endroit magnifique comme le Costa Rica, tu vas toujours inviter ta famille à venir te rendre visite. Certains d'entre eux viendront. Mais la plupart ne viendront pas. Et ceux qui te rendront visite ne le feront pas très souvent.
Ensuite, tu vas te dire que tu retourneras chez toi une fois par année pour à ton tour rendre visite à tes amis et à ta famille. Et tu vas le faire les premières années. Mais à partir d’un certain temps, cela deviendra trop cher et tu ne le feras peut-être pas chaque année.
C’est ainsi que plus le temps va passer, plus tu vas te sentir déconnecté de ton pays d’origine.
Et quand tu reviendras en visite, tu te rendras compte qu’il est aussi possible de ressentir un choc culturel inversé. C’est-à-dire que c’est maintenant ton pays d’origine que te semblera un peu étrange, loin de ta réalité, et de moins en moins chez toi.
Zoom est une invention géniale pour rester en contact avec la famille, mais ça ne remplacera jamais l'interaction personnelle, en personne, que l’on peut avoir lorsqu’on habite dans le même lieu, à une distance raisonnable.
Si tu viens vivre au Québec, tu dois accepter le fait que tu perdras le contact régulier avec tes amis et ta famille. Ça fait partie du processus.
Les solutions pour bien réussir sa vie au Québec
Maintenant que l’on a parlé des difficultés, passons à la section des conseils pratiques!
Bien apprendre la langue
Tout le monde s’entend sur le fait que l’on doit apprendre la langue du pays où l’on habite. Et ici, même si le Québec n’est pas un pays, n’oubliez pas ce que je vous ai dit au début: c’est un peu comme si c’était un pays. En tout cas, il faut faire comme si.
Apprendre la langue est important.
Mais je vais aller un peu plus loin et affirmer que ce n’est pas suffisant. Il faut aspirer à la maîtrise de la langue.
Quand j’habitais au Costa Rica, j’ai remarqué que plusieurs expatriés arrivaient seulement à communiquer en espagnol au niveau le plus élémentaire.
Autrement dit, ils avaient fait l’effort de l’apprendre et pouvaient aller faire leurs courses, communiquer avec les Ticos pour régler leur facture d’électricité, payer leur loyer et survivre dans les situations de la vie quotidienne.
Par contre, leur espagnol n’était pas suffisant pour avoir de longues conversations sur la politique, pour lire les journaux locaux et s’impliquer dans des activités communautaires, comme par exemple enseigner autre chose que l’anglais.
Cette connaissance plus limitée de la langue renforce le sentiment de “bulle.”
Le monde extérieur, avec lequel on doit interagir, fonctionne en espagnol. Mais la “bulle” d’expatriés est la maison, où je parle anglais avec mon ou ma partenaire. C’est aussi le bar où d’autres expatriés se rencontrent, et où tout le monde parle anglais ensemble.
Le problème est que la “bulle” est une forme d’isolement. On ne sent pas qu’on fait totalement partie de la culture qui nous entoure. On dépend, en grande partie, de la possibilité de parler anglais.
La même chose peut arriver au Québec.
Quelqu’un peut très bien apprendre assez de français pour être capable de se débrouiller, comme on dit, mais pas assez pour vraiment avoir ce sentiment de biculturalité dont je parlais, et qui est important pour s’adapter positivement à une culture.
À Montréal, on peut vivre plus ou moins sans trop bien parler français. Mais on vivra dans une “bulle” anglophone. Le reste du Québec semblera un peu inaccessible, et l’on aura ce sentiment de séparation, qui n’aidera pas à se sentir chez soi.
Donc, mon conseil est de ne pas s’arrêter à l’apprentissage élémentaire du français. Si vous écoutez ce balado, c’est que vous êtes déjà rendu beaucoup plus loin! Mais il faut continuer.
Plus on se sentira à l’aise avec la langue, plus on se sentira à l’aise dans la culture.
Découvrir la culture
De la même façon, connaître la culture pour en arriver à un niveau de biculturalité prend beaucoup de temps.
Je vous conseille d’aller un peu plus loin que de simplement vous contenter de regarder quelques films québécois et de connaître quelques artistes. Voici plusieurs façons d’approfondir sa connaissance de la culture québécoise.
Prendre un cours d’histoire pour comprendre l’histoire du Québec. Vous pouvez prendre un cours à l’université, acheter un livre, acheter un livre audio, ou visionner des documentaires. Plus vous en apprendrez sur l’histoire, mieux vous comprendrez le Québec d’aujourd’hui.
Aller au théâtre. Ça fait longtemps que je vous dis d’aller au théâtre, même si ça peut paraître difficile! Pourquoi? Parce que vous allez découvrir un autre niveau de la langue: celle qui est maniée en temps réel par des artistes talentueux. C’est une expérience qui va vous connecter avec la culture plus que d’autres formes d’arts, parce que c’est direct et devant vous, mais en même temps, la langue est mise en valeur.
Regarder des films et des séries québécois. Comme partout, il y a des produits culturels meilleurs que d’autres. En tout cas, il y en a pour tous les goûts! Dans mon infolettre, j’envoie à mes membres tous les vendredis des suggestions de culture québécoise, que je passe toute la semaine à découvrir, juste pour vous.
Assistez à des événements. Oui, on peut découvrir le Québec à travers les livres, les vidéos et les balados, mais la vie, c’est en personne que ça se passe. Le théâtre est une excellente idée, mais il y en a d’autres. Par exemple: les activités communautaires. Pour trouver des idées, rendez-vous au bureau Accès-Montréal le plus près de chez vous, si vous habitez ici. Vous y trouverez les calendriers de plein d’activités gratuites. Il y a aussi les festivals, les conférences, les spectacles de musique, et bien plus encore! Vous êtes après tout, dans le paradis des festivals!
Essayez activement de vous faire des amis
Ici, je vais répéter certains conseils que j’ai donnés sur Instagram. Si vous ne me suivez pas sur Instagram, vous pouvez me trouver avec le nom frenchwithfrederic
Premièrement, il faut accepter que ce soit plus difficile de se faire des amis passé l’âge de 30 ans. Il faut donc faire un effort supplémentaire. Voici quelques idées.
Prendre des cours. Par exemple à l’université en tant qu’étudiant libre.
Choisir des cours en français et non seulement des cours pour apprendre le français.
Être ouvert à se faire des amis de différents âges et pas juste de son âge.
Essayer une appli de rencontres amicales. Par exemple Bumble BFF.
Parler à tout le monde. Ça c’est le plus important. Parler aux gens dans les cafés, dans la rue. Poser des questions. Briser la glace. Parler même si l’on se sent mal à l’aise de le faire.
Participer à des activités communautaires ou faire du bénévolat.
Explorer le Québec
Je suis souvent surpris quand je rencontre quelqu’un qui habite au Québec depuis longtemps et ne connaît pas le nom des différentes régions de la province.
Voici les régions du Québec. Combien en connaissez-vous?
Abitibi-Témiscamingue
Bas-Saint-Laurent
Capitale-Nationale
Centre-du-Québec
Chaudière-Appalaches
Côte-Nord
Estrie (connue aussi sous le nom des Cantons de l’Est)
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
Lanaudière
Laurentides
Laval
Mauricie
Montérégie
Montréal
Nord-du-Québec
Outaouais
Saguenay–Lac-Saint-Jean
Je ne suis pas allé dans toutes ces régions. Mais j’en ai visité plusieurs et je les connais toutes de nom. Je sais où elles se trouvent.
Étant donné qu’on utilise souvent le nom de ces régions pour parler du Québec, par exemple à la télévision, je vous conseille de vous informer pour en apprendre plus sur le Québec.
Une bonne façon de faire ça est de s’acheter un petit guide de voyage, et idéalement un de ceux qui sont produits au Québec pour le marché du tourisme local. Évidemment, plus on voyage à l’intérieur du Québec, plus on va sentir que l’on connaît mieux la province.
Trouver des remèdes au mal du pays
En français, le mal du pays est la nostalgie de son pays d’origine. Quand j’habitais à Vancouver, une des façons que j’avais trouvées de me sentir un peu plus proche du Québec était d’écouter Radio-Canada ou bien d’autres stations de radio québécoises.
Il y a plein de façons de se sentir un peu moins loin de chez soi. Par exemple, à Montréal, la communauté latino dispose de plein de supermarchés où l’on peut trouver tous les produits familiers qu’on aimerait avoir. Et bien sûr, on peut parler espagnol avec tout le monde!
La seule mise en garde que je vous donnerais ici serait de ne pas tomber dans le piège de la “bulle” dont je parlais un peu plus tôt. Il faut utiliser ces ressources pour justement se ressourcer, mais si on en dépend trop, on peut finir par ne jamais s’adapter ou bien découvrir la culture locale.
Ne compare pas ton expérience à celle des autres
Ça peut paraître évident, mais ça vaut la peine de le mentionner. Chaque personne va vivre le choc culturel d’une manière légèrement différente. Certaines personnes vont s’habituer plus vite que d’autres. Il ne faut pas se comparer aux autres mais accepter que notre expérience soit unique. Ça va prendre le temps que ça va prendre pour passer au travers! Il faut toujours du temps pour s’adapter à quelque chose de nouveau. Donc, sois patient et continue d’apprendre!
Le vocabulaire
Je vais rajouter la version audio du vocabulaire dans quelques heures. Vous allez la trouver ici…
Le ressenti. L’ensemble des choses que l’on ressent, nos sentiments.
Se solder par trois résultats. Avoir pour résultat.
S’acclimater à notre pays. S’adapter à un nouveau climat (en parlant surtout d’animaux et de plantes!)
Le ressentiment. En anglais: resentment.
Un petit malin. En anglais: clever. Ici: une personne qui se sent plus intelligente que les autres.
Faire fi de cette réalité. Ne pas tenir compte de.
Le sentiment de dépaysement. De se sentir en désorienter par un environnement différent.
International Living dépeignait une image très positive. Représenter par la parole, l’écrit. En anglais: show.
Un certain cachet
Il y a une connotation plus forte. Une association de sens.
Mais au fur et à mesure que le temps passe. À mesure. As time goes by.
Réaliser l'ampleur des difficultés. La grandeur. En anglais: the extent.
L’amertume. En anglais: bitterness.
Composer avec ta situation. En anglais: deal with.
L’issue du choc culturel. En anglais: the outcome.
Surmonter les effets du choc culturel. En anglais: overcome.
Pas les moyens de rentrer chez soi. Ici: argent.
Des diatribes. Même chose que le mot anglais: Attaque, critique violente.
On se sent souvent dépourvu de moyens. Sans. Privé de.
Se débrouiller en français. Réussir à parler (mais pas parfaitement).
Se ressourcer. Revenir aux sources, retrouver ses racines profondes, sa tranquillité.




