I’m now providing the written version of my podcast to my paid subscribers. It’s not an AI-Generated transcription (often with lots of mistakes), but an accurate written version of everything said in the podcast, written by me, along with important vocabulary.
🎙️ To listen to the podcast version of this article, go to:
Ma vie au Québec
Au cours des prochains épisodes, j’aimerais vous parler de la vie au Québec, et le faire de différents points de vue. Dans l’épisode d’aujourd’hui, je vais vous parler de ce que c’était de grandir au Québec, dans notre province francophone en plein milieu de l’Amérique du Nord anglophone. Dans les épisodes suivants, je vais aborder la vie adulte au Québec, à Montréal. Et finalement, je vais vous parler de la réalité d’être un immigrant au Québec, que se soit d’un autre pays au même du Canada anglais. Comme d’habitude, je vais insérer quelques mots québécois et vous les expliquer au fur et à mesure.
Parlons donc de ce que c’est de grandir au Québec.
Quand je travaillais beaucoup aux États-Unis, mes amis et mes collègues savaient que j’étais québécois et que ma langue maternelle était le français. C’était assez évident, avec mon accent. Pourtant, j’avais acquis une bonne maîtrise de l’anglais écrit, et les gens étaient surpris d’apprendre que je n’avais pas grandi dans une réalité bilingue.
Mon ami américain Roger m’avait dit une fois qu’il croyait que j’avais grandi à Montréal en parlant français et anglais. Pourtant, je n’ai pas appris l’anglais avant l’âge de 12 ans, et je ne l’ai parlé avec personne avant l’âge de 21 ans.
Ma famille
Au Québec, on dirait que je suis un Québécois “pure laine,” qui est une expression un peu comique et aucunement chauvine pour décrire un Québécois né au Québec de parents francophones.
Ma mère est née à Shawinigan, qui est une ville dans la région de la Mauricie. Elle a ensuite grandi à Louiseville, où mes grands-parents ont déménagé.
Mon père est né à Montréal et toute sa famille habitait Montréal depuis plusieurs générations. Il a grandi dans le quartier de Tétreaultville, qui est dans l’est de Montréal.
Mon père baragouinait un peu l’anglais pour son travail, car il était dans le domaine de la climatisation, vente et réparation. Il avait sa propre compagnie. Quand j’étais jeune, il nous amenait, moi et mon frère, l’accompagner à des appels de service. Parfois, on allait dans l’ouest de Montréal. J’étais surpris que les gens là-bas ne parlaient pas un mot de français. Mon père se débrouillait comme il pouvait, mais son anglais n’était pas très bon.
Ma mère n’a jamais réussi à apprendre l’anglais. Encore aujourd’hui, elle dit qu’elle va l’apprendre! Elle connait quelques mots, mais ne serait pas capable de comprendre une conversation simple entre deux anglophones.
Je suis né à Montréal, où mes parents ont habité avant que ma mère ne tombe enceinte de moi. Mais rapidement, ils ont décidé de déménager à Repentigny, qui est une banlieue à l’est de Montréal, donc en dehors de l’île.
La vie à Repentigny
Repentigny était une petite banlieue tranquille et un endroit idéal pour une famille. On avait une maison, une cour, un chien. On jouait dans la rue, au parc. On partait en vélo pendant des heures. Il y a une rivière qui longe la ville, la rivière L’Assomption, et il y avait plein d’endroits le long de la rivière où on pouvait aller s’amuser.
À Repentigny, tout le monde était francophone
Durant mon enfance, je ne crois pas avoir une seule fois entendu quelqu’un parler anglais où j’habitais! C’était une banlieue vraiment québécoise. La langue que j’entendais partout était le français québécois. Les films qu’on écoutait étaient doublés en français.
En passant, au Québec on dit souvent: écouter un film, au lieu de regarder un film.
La radio était en français. Les émissions de télé étaient en français. Les livres que je lisais étaient en français.
J’avais des amis dont les parents étaient nés en Grèce. Ils étaient la communauté immigrante la plus importante à Repentigny. Je les entendais parler grec à leurs parents, et je savais qu’ils étaient aussi allés à une école spéciale durant l’été, pour peaufiner leur connaissances dans cette langues. Mais dans ma tête, mes amis grecs étaient aussi québécois que moi, mis à part le fait que la bouffe étaient bien meilleurs, dans leurs partys de famille.
Dans ma famille, il n’y avait qu’un anglophone – mon oncle John, le mari d’une des deux soeurs de ma mère. Mais John parlait couramment le français avec un très léger accent anglais. Les seules fois où je l’entendais parler anglais, c’était quand il parlait à mes cousins, et tout ce que je comprenais c’était quand il disait, come here, Eric!
Il n’y avait que la musique qui était beaucoup en anglais, mais on ne comprenait pas trop les paroles. Je me rappelle qu’on fredonnait la chanson de Michael Jackson, Thriller, en sautant sur le trailer du voisin, car on pensait que la chanson parlait d’un trailer! On devait avoir 5 ou 6 ans.
À l’école primaire, j’avais des cours d’anglais, donc j’ai eu une petite base en arrivant au secondaire, mais ce n’était pas assez pour vraiment bien le parler.
Puis un jour, quand j’avais onze ou douze ans, je suis allé au dépanneur et j’ai vu qu’ils avaient des bandes dessinées américaines, des comic books. J’étais fasciné par les dessins, tellement différents des bandes dessinées françaises comme Tintin ou Astérix. De plus, les comic books américain n’étaient pas reliés, c’est-à-dire qu’ils n’avaient pas de couverture rigide, contrairement aux bandes dessinées françaises, qui avaient une couverture cartonnée et coûtaient dix fois plus cher.
Le premier comic book que j’ai acheté était un Captain America, que j’ai toujours gardé. Je l’ai lu plusieurs fois sans trop comprendre. J’avais beau chercher tous les mots dans le dictionnaire, mais même après l’avoir lu dix fois, il y avait plein de choses que je ne comprenais pas.
Je me suis donc mis à collectionner des comics books, que j’achetais avec l’argent que je gagnais l’été à travailler pour mon père, dans son atelier de climatisation.
J’en ai lu des centaines, toujours en cherchant les mots nouveaux dans le dictionnaire, et petit à petit, j’ai fini par comprendre et vraiment améliorer mon anglais. J’ai continué à lire en anglais en lisant les livres de Dungeons and Dragons, un jeu de rôle, qui n’étaient pas encore traduit en français. J’étais aussi un grand fan de Stephen King et j’avais lu tous ses romans en traduction française. J’ai essayé d’en lire un en anglais mais j’ai trouvé ça très difficile.
Mon éducation au Collège de l’Assomption
Pour le secondaire, je suis allé à une école privée et catholique, le Collège de l’Assomption, dans la petite ville de L’Assomption, un peu plus au nord-est de Repentigny. L’Assomption, c’était encore plus rural que Repentigny.
Quand je dis que c’était une école privée, c’est que mes parents devaient payer des frais d’inscription supplémentaires, et il fallait aussi passer un examen pour entrer. Au Québec, les écoles sont publiques et gratuites, et les écoles privées sont aussi subventionnées par l’État. Mais il y a des frais supplémentaires, qui sont tout de même bien moindres que dans des écoles privées aux États-Unis.
Je pense que l’éducation que j’ai reçue là-bas était très bonne, car j’ai aussi pu la comparer avec une école publique où je suis allé brièvement.
Ce que j’ai aimé est qu’on avait des périodes de lecture où tout le monde lisait dans une grande salle, sous la surveillance de gardiens qui se promenaient et s’assuraient qu’on ne fasse pas autre chose, comme par exemple dessiner. Mais on pouvait lire vraiment tout ce que l’on voulait.
Donc au secondaire, je suis devenu un grand lecteur
J’ai lu tous les livres de Stephen King en français, et je l’aimais tellement que je lisais les mêmes livres plusieurs fois. J’ai aussi lu d’autres romans de littérature fantastique, comme Edgar Allen Poe, HP Lovecraft, Clive Barker, et d’autres auteurs anglophones traduits en français.
Ensuite, je me suis mis à lire des livres plus classiques et littéraires, comme Albert Camus. Mais mon auteur préféré à cette époque était Milan Kundera. Encore aujourd’hui, je recommande ses romans à mes élèves.
Je crois que l’approche de notre école concernant la lecture était la meilleure. On nous encourageait à lire, mais on ne dictait pas ce que nous devions lire. En lisant des livres que je voulais vraiment lire, comme ceux de Stephen King, j’ai développé un goût pour la lecture et je me suis mis à lire des livres plus sérieux et des classiques par la suite.
Le meilleur moyen de gâcher le goût de la lecture chez les jeunes est de les forcer à lire des classiques quand ils ne sont pas prêts à le faire. Je pense que l’on devrait instaurer ces périodes de lecture et laisser les jeunes lire ce qu’ils veulent.
Mes visites à Montréal
Même si mon enfance s’est déroulée paisiblement à Repentigny et aussi en Mauricie, quand on allait visiter mes grands-parents, j’étais très connecté avec Montréal.
Mon père travaillait là-bas, et comme je le disais plutôt, je travaillais avec lui dans son atelier chaque été et il nous emmenait, moi et mon frère, chez ses clients qui habitaient partout sur l’île de Montréal.
Ensuite, à l’adolescence, le désir d’explorer Montréal grandissait, car c’était là que tout se passait. Sans avoir de voiture, nous pouvions nous rendre en ville en prenant un autobus qui prenait 50 minutes à se rendre au bout de l’île, à l’une des premières stations de métro de la ligne verte, pour ceux qui connaissent un peu la ville. De là, nous prenions le métro pour nous rendre le plus souvent vers le centre-ville.
Tout se passait à Montréal
C’est là que je suis allé voir mes premiers concerts rock, comme ceux de Metallica et de Guns and Roses.
On allait souvent au bar les Foufounes Électriques, un bar punk sur Sainte-Catherine, qui existe encore aujourd’hui.
Un de mes amis dit qu’aujourd’hui, les Foufs, comme on dit à Montréal,
c’est rendu pour les faux punks.
Mais à l’époque, il y avait vraiment une “vibe” assez rebelle dans ce bar. Je ne me sentais jamais tout à faire à l’aise dans cette foule de punks, de métalleux et de faiseux de party.
Un métalleux c’est un adepte de heavy métal, et un faiseux de party c’est quelqu’un qui aime faire la fête. Au Québec, la terminaison “-eux” est utilisée pour plein d’expressions un peu drôles.
Mais j’ai fini par m’habituer à cette ambiance et c’est là qu’on est allés voir plein de bands qui sont plus tard devenus légendaires. J’ai par contre manqué le célèbre show de Nirvana, qui s’est produit aux Foufounes Électriques devant trois cents personnes, juste avant de devenir le band le plus célèbre au monde.
L’été, nous allions voir les feux d’artifice sous le pont Jacques Cartier, ou bien nous perdre dans la foule du Festival de Jazz ou du festival Juste pour Rire.
Le quartier où l’on allait le plus souvent à Montréal était le Quartier latin, proche de la station Berri-Uqam. C’est là que tous les bars de l’époque étaient.
Le Montréal des années 90 était endiablé et je dirais beaucoup plus francophone et moins international qu’aujourd’hui.
Dans ce temps-là, ce n’était pas compliqué. L’Ouest était anglophone et l’Est était francophone
On pouvait dire que tout ce qui était à l’est du boulevard Saint-Laurent était un territoire francophone. Plus vers l’ouest, ça devenait de plus en plus anglophone.
Donc, dans ces sorties à Montréal, je parlais français. Je ne me rappelle pas d’avoir vraiment dû sortir mon anglais.
Aujourd’hui, la ville est beaucoup plus internationale et l’on entend plus d’anglais partout. Beaucoup plus.
Parfois, on allait plus dans l’ouest de la ville, proche de Décarie, car il y avait un bon magasin de comic books. Et là-bas, on se faisait servir en anglais. Personne ne parlait le français et il fallait sortir notre anglais pour se faire comprendre.
À l’école secondaire, on a eu une fois un étudiant anglophone qui était venu de l’Ontario pour faire un programme d’échange. Il est arrivé en janvier, pour la dernière moitié du secondaire.
Le professeur l’a fait assoir à côté de moi, car il savait que mon anglais était meilleur que celui des autres élèves. Avec lui, j’ai pratiqué un peu mon anglais, mais c’était surtout pour apprendre des gros mots, des sacres, et pour lui enseigner les sacres québécois en retour!
Le Cégep et le référendum
Au Cégep, qui est un peu comme le début de l’université au Québec, je suis allé à Joliette, où j’ai fait un programme en musique. Comme l’Assomption, Joliette est dans la même région de Lanaudière et est une petite ville rurale et francophone. Ce n’est donc pas là que j’ai eu une immersion en anglais.
Par contre, durant le Cégep, il est arrivé un évènement de grande importance qui m’a fait beaucoup réfléchir sur la place du Québec dans le monde.
C’était le référendum de 1995
Je venais d’avoir 18 ans et même si je ne suivais pas les actualités, j’ai compris qu’il se passait quelque chose d’important. Il y allait avoir un vote pour décider si le Québec allait rester dans le Canada ou bien se séparer.
Je n’avais jamais vraiment pensé à la question avant.
Mes parents étaient contre et ont choisi de voter “non,” car ils pensaient que l’économie allait trop souffrir si la province du Québec sortait du Canada.
Je regardais les débats sur le sujet à Musique Plus, qui était le MTV du Québec, et en écoutant d’autres jeunes parler, je me suis vite rallié à la cause du “oui.”
Je ne connaissais pas encore toute l’histoire et ce qui avait mené les politiciens à faire un autre référendum, mais je comprenais que j’habitais dans un endroit unique et que si on en faisait un pays, on pourrait peut-être accomplir quelque chose de grand.
Contrairement à mes parents qui ont voté “non” par peur pour le futur, j’ai voté “oui” par enthousiasme aux possibilités de vivre dans un futur pays appelé le Québec.
Je me rappelle très bien de la soirée du référendum. J’étais avec mon ami Hugo Cromer, qui lui aussi avait mon âge et avait voté “oui.” Au début de la soirée, il semblait clair que le “oui” allait l’emporter. Nous étions fous de joie. Et ensuite, plus de votes ont commencé à rentrer, et c’est devenu de moins en moins certain.
Finalement, le “non” l’a emporté avec 50.58% des voix
C’est-à-dire avec moins d’un point de pourcentage qu’il aurait fallu avoir pour que le Québec devienne un pays.
Ensuite, le Premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, a fait un discours tristement célèbre , dans lequel il a dit qu’on avait perdu à cause de l’argent et du vote ethnique.
Même à l’époque, cette affirmation controversée a très mal passé.
Par la suite, on a appris que le gouvernement du Canada avait tout fait pour que le “non” l’emporte, jusqu’à accélérer l’accès à la citoyenneté à des milliers de personnes, car ils savaient que ces gens allaient voter “non.”
Le soir de référendum, Hugo et moi on s’est promené dans Repentigny pour ramasser des pancartes du “oui.” Un camion d’une station de télévision anglophone nous a vus, ils se sont arrêtés et nous ont demandé si on voulait répondre à leurs questions. Ils nous ont aussi demandé si on pouvait répondre en anglais. J’ai fait la petite entrevue en anglais et Hugo l’a faite en français. Donc ce soir-là, nous avons passé à la télévision!
Mon arrivée aux États-Unis
J’ai très vite oublié le référendum de 95 car je ne n’étais pas investi émotionnellement dans cette cause. C’était un engouement qui a duré quelques mois, et ensuite je suis passé à autre chose.
Après mes études, j’ai décidé d’aller en Californie. C’est une longue histoire que je vous raconterai peut-être un jour, mais pour terminer, je vais seulement vous parler de comment je suis arrivé là-bas et comment j’ai fait ma première immersion en anglais.
J’avais vécu toute ma vie dans un environnement francophone
Je n’avais pas d’amis anglophones. Mais j’avais appris l’anglais en lisant beaucoup, et donc je savais le parler correctement, et beaucoup mieux que la plupart des Québécois de mon âge.
Quand je suis arrivé à la frontière des États-Unis, le douanier m’a demandé, do you have a return ticket?
Mais il l’a dit tellement vite que j’ai seulement compris qu’il me demandait de voir mon billet!
J’avais décidé de prendre l’autobus pour aller à San Diego, car le billet m’avait seulement coûté $80, même si le voyage allait me prendre trois jours.
Mon billet était en fait composé de sept billets différents, un pour chaque autobus que je devais prendre dans toutes les villes où j’avais une correspondance.
Le douanier a manipulé tous ces billets attachés ensemble, m’a regardé d’un air suspect, et m’a laissé passer.
Dans l’autobus, j’ai repensé à ce qui venait de se passer et j’ai compris que j’avais mal compris. Il ne m’avait pas demandé si j’avais un billet, mais si j’avais un billet aller-retour. Je n’avais qu’un aller simple! Donc, j’aurais probablement eu des problèmes si j’avais mieux compris l’anglais!
Une fois en Californie, j’ai dû m’habituer rapidement au slang et aux expressions que je ne connaissais pas. Mais j’ai appris très vite et après un certain temps, j’ai senti que ce n’était plus un effort de parler ou de comprendre l’anglais.
En tout, je suis resté presque trois ans en Californie.
C’était une immersion totale, sans aucune possibilité d’utiliser le français pour m’en sortir.
Je me suis rendu compte qu’aux États-Unis, les gens savaient très peu de choses du Québec
Certaines personnes ne savaient même pas qu’on parlait français au Québec, et encore moins qu’il y avait des francophones aux États-Unis, en Louisiane.
Bref, j’ai pu me rendre compte que j’avais grandi dans un endroit assez unique en Amérique du Nord, un bastion de la langue française sur le nouveau continent.
Dans le prochain épisode, nous allons parler du Québec dans les années 2000, et par la suite, de la réalité du Québec en tant qu’immigrant.
Le vocabulaire
Un Québécois “pure laine.” Canadien français.
Chauvin(e). Qui a un patriotisme fanatique. Normalement utilisé pour une personne.
Mon père baragouinait un peu l’anglais. Mal parler.
Il se débrouillait (en anglais). Il trouvait une façon de parler.
J’avais beau chercher tous les mots. Avoir beau + verbe : s’efforcer en vain. Try with effort (in vain).
Un métalleux. Le suffixe -eux est drôle ou péjoratif. Ici: qui aime le heavy metal.
Endiablé. Plein de fougue, d’énergie.
Des sacres. Des gros mots.
je me suis vite rallié à la cause du “oui.” Se rallier à une cause. Join a cause.
C’était un engouement qui a duré quelques mois. Une passion qui ne dure pas. En anglais: a crazy.
Un aller simple. A one-way ticket.
Un bastion de la langue française. Un endroit qui défend quelque chose.