This is part of a new series of articles on language learning. They are in French, so you can practice! To get access to our live classes, members-only video and audio podcast, exclusive content for members, our Club de lecture et cinéma, and more. Just upgrade your subscription and you’ll join the greatest online Quebec French community!
Cours de la semaine
Voici les cours que nous avons enregistrés cette semaine! Our members can attend live, watch the videos with subtitles, or even just listen to the audio as a podcast in their favorite application (Substack, Apple, Spotify, etc.) And there are more conversation classes that are not recorded too! There’s more in the member’s area.
Les programmes d’immersion
Beaucoup de gens pensent qu’ils pourraient apprendre une langue plus facilement s'ils étaient en situation d’immersion linguistique. Malheureusement, ce n’est pas forcément le cas. En tant qu’adultes, nous n'apprenons pas par osmose.
Mais on répète quand même à l’envi que “la meilleure façon d’apprendre une langue est de vivre dans le pays où cette langue est parlée.”
Je pourrais vous donner plein d’exemples qui prouvent le contraire
Il ne s’agit pas seulement d’anglophones unilingues qui sont allés vivre dans une ville plus ou moins bilingue comme Montréal, où l’on peut certainement survivre sans parler français. Des histoires d’échecs linguistiques, j’en connais plein.
Des amis qui ont passé des années en Espagne, un pays qui n’a pourtant pas la réputation d’avoir une population très compétente en anglais, sans pour autant réussir à faire plus que baragouiner l’espagnol.
Des gens que j’ai rencontrés qui ont vécu en Allemagne pendant des années, sans jamais réussir à vraiment maitriser l’allemand, même à un niveau assez élémentaire.
D’autres personnes qui ont passé quatre ou cinq ans au Québec pour les études, sans jamais apprendre le français.
J’ai aussi plein de contre-exemples, de gens qui sans jamais quitter leur pays, ont réussi à apprendre une langue étrangère en moins d’un an.
Il est certain que ce qui détermine notre succès ou notre échec dans l’apprentissage d’une langue n’est pas le fait que l’on habite ou non dans un pays où cette langue est parlée
Je pense que ce n'est même pas une bonne idée d'essayer de faire une immersion à l'étranger avant d'avoir atteint au minimum un niveau B1.
Cependant, une fois que vous aurez atteint un niveau intermédiaire, vous pourrez bénéficier d’une immersion. Car une langue ne se résume pas à la lecture et à l'écoute.
Il est essentiel qu'à un moment donné, vous puissiez parler la langue jusqu'à commencer à penser dans cette langue. Mais il n’est pas nécessaire de se précipiter pour faire cette immersion avant d’avoir des bases solides.
Mon immersion en Allemagne
Lorsque j’étudiais l’allemand dans la vingtaine, j'ai décidé, après environ six mois d'études, d'aller en Allemagne et de suivre un cours intensif à l’Institut Goethe. C’était un programme d’un mois avec environ quatre heures de cours par jour.
Je logeais chez une famille allemande avec un groupe d'étudiants de plusieurs pays qui suivaient également ce programme. Ce qui était bien, c’était qu'aucun d'entre eux ne parlait l’anglais ou le français. Ils venaient d'Asie ou d'Europe de l'Est. Mais comme leur allemand n'était pas très bon (comme le mien), je n'ai pas pu profiter de cette expérience autant que je l’imaginais.
C'était trop tôt
Si j’avais attendu un peu plus longtemps pour faire cette immersion, j’aurais pu être placé dans un groupe plus avancé et j’aurais plus absorbé de langue durant mon séjour. Je me suis rendu compte que ce que j’avais appris en Allemagne durant ce programme était à peu près l’équivalent de ce que j’apprenais à l’Institut Goethe de Montréal.
Le fait d’être en Allemagne, à mon niveau de l’époque, ne contribuait pas grandement à m’aider à faire des progrès.
Une immersion romantique
Un an et demi plus tard, mon allemand était déjà à un niveau beaucoup plus avancé. J’ai été invité à donner une conférence en Allemagne dans la ville de Nuremberg, dans le cadre de mon travail. J’ai donné la conférence en allemand, à la grande surprise du public!
Là-bas, j’ai rencontré une certaine Julia, une grande fille qui partageait aussi mon intérêt de l’époque pour l’alimentation naturelle. C’était les années hippies de ma vie…
Nous avons convenu de nous revoir et de faire un voyage pour visiter le Sud de la France et la Catalogne, en Espagne. (Rencontrer quelqu’un en voyage et décider de se revoir pour un autre voyage est le genre de prise de risque des temps bénis de la vingtaine!)
Bref, le voyage a eu lieu, et après deux ou trois jours seulement, il était clair que notre relation était un flop. Notre potentiel romantique était nul. Mais mon billet n’était pas remboursable, alors nous avons tout de même fait le reste du voyage!
Je vais vous épargner les détails, mais tout ça pour dire que malgré cela, nous avons passé ces trois semaines ensemble à parler seulement allemand. J’ai fait plus de progrès durant ces trois semaines que durant mon immersion organisée par l’Institut Goethe! Ce fut un échec romantique mais une réussite linguistique!
La morale de cette histoire est qu’il est préférable de rencontrer une Yulia (ou un Karl) et de pratiquer de cette façon lorsque vous êtes avancé, plutôt que de faire une immersion dans une école de langue lorsque vous êtes débutant!
Je blague, bien entendu. La vraie morale est que l’on profite plus d’une immersion lorsque l’on a de bonnes bases dans la langue.
Mon immersion au Brésil
Lorsque je suis allé au Brésil pour la seule et unique fois en 2004, j'ai vécu une expérience très différente. J'avais déjà étudié le portugais pendant un an et demi.
J'ai ensuite passé cinq semaines au Brésil, mais au lieu de suivre des cours là-bas, j'ai passé tout mon temps avec des amis Brésiliens et je n'ai parlé que le portugais pendant mon voyage.
À la fin de ce voyage, je pensais en portugais. (Je l’ai ensuite laissé tomber pendant vingt ans, mais ça, c’est une autre histoire).
Mais si j’avais fait ce voyage au début de mon apprentissage, j’en aurais bien moins profité.
Alexander Arguelles sur l’immersion
Voici ce que le professeur Arguelles, que nous avons cité précédemment, a dit sur le sujet de l’immersion.
Entre 1994 et 1996, alors que j'avais entre 30 et 32 ans, j'ai obtenu une bourse de recherche postdoctorale au Centre de recherche avancée sur l'Allemagne et l'Europe de Berlin. Ma bourse de recherche devait me permettre de continuer à étudier en profondeur la philologie germanique, en me concentrant désormais autant sur les interprétations étymologiques des philologues allemands relativement contemporains que sur les langues plus anciennes à proprement parler.
Tout en travaillant assidûment sur ce projet, j'ai d'abord consacré beaucoup plus d'énergie à améliorer et à peaufiner consciemment, délibérément et systématiquement mon allemand (moderne). À cette fin, j'ai consciemment banni l'anglais de mon cerveau dès que j'ai pris l'avion pour partir à l'étranger et j'ai fait de l'allemand mon système d'exploitation mental. Pendant toute la durée de mon séjour, j'ai évité de penser en anglais et de le parler le moins possible, de sorte que, même plusieurs années après mon départ, j'ai continué à penser automatiquement en allemand.
Au début, dans toutes les conversations que j'ai eues, j'ai prêté une attention particulière et consciente à la façon dont mon allemand différait de celui des Allemands. Je demandais à mes connaissances de corriger chacune de mes erreurs et je me corrigeais autant que possible lorsque je parlais. J'avais un dictionnaire et un bloc-notes sur moi, je notais et recherchais tous les nouveaux mots et expressions que je rencontrais, et je m'efforçais de les utiliser activement jusqu'à ce qu'ils deviennent familiers. J'ai lu énormément et, lors de mes recherches dans les archives restreintes et les salles de livres rares des bibliothèques, j'ai transcrit moi-même des centaines de pages d'allemand plutôt que de faire des photocopies. J'ai travaillé systématiquement avec des livres d'exercices grammaticaux avancés. Enfin, j'ai rencontré chaque semaine un phonéticien professionnel afin d'améliorer mon accent. Bien que j'aie naturellement continué à progresser tout au long des deux années, après environ six mois d'efforts acharnés, j'ai remarqué que j'avais atteint un plateau dans mon apprentissage où l'effort conscient cessait d'être rentable, et j'ai commencé à vivre simplement dans cette langue tout en orientant mes efforts d'apprentissage vers d'autres langues.
Cette description d’une immersion d’un polyglotte aguerri nous montre à quel point il y a une différence entre vivre et respirer la langue et simplement habiter dans un endroit où cette langue est parlée.
On peut habiter des années dans un pays sans jamais maîtriser la langue quand on ne fait pas des efforts conscients pour s’améliorer et quand on continue de parler l’anglais ou une autre langue.
Conseils pour une immersion réussie
Il est clair que la plupart des gens n’auront pas la motivation et l’acharnement d’un Alexander Arguelles dans la trentaine.
Mais voici tout de même quelques conseils pour réussir votre immersion dans un pays où vous vous rendez pour pratiquer une langue.
Refusez de parler anglais (ou votre langue maternelle). Dans de nombreux cas, les gens voudront pratiquer leur anglais avec vous. Refusez de le faire. Inventez toutes les excuses possibles, mais ne parlez pas anglais! Veillez à converser le moins possible en anglais ou dans votre langue maternelle.
Soyez avec des personnes qui parlent la langue. Il y a une différence entre un voyage d’agrément et une immersion. Je ne dis pas que vous devriez abandonner conjoint, amis et enfants pour un voyage que vous voulez transformer en immersion linguistique! Mais si vous ne parlez pas 100% la langue lors de ce voyage, ce ne sera pas une immersion. Ce sera sûrement un beau voyage, mais pas une immersion. Dans le meilleur des mondes, si vous voulez faire une véritable immersion, vous ne pouvez pas voyager avec quelqu'un avec qui vous passerez beaucoup de temps et qui vous parlera toujours en anglais ou dans une langue autre que celle que vous essayez de pratiquer.
Parlez la langue. Si vous restez dans votre chambre d'hôtel et que vous ne parlez la langue que lorsque vous commandez au restaurant, vous aurez du mal à améliorer vos compétences. Sortez donc, rencontrez des gens et pratiquez! L’idéal est de se rendre dans le pays dans le cadre d’une activité (un festival, un projet, ou un séjour dans une école de langues).
Demandez aux gens de vous corriger lorsque vous faites des erreurs. Profitez à fond de votre immersion pour vous améliorer.
Comme le professeur Arguelles, cherchez et notez tous les nouveaux mots et expressions que vous rencontrez. L’idéal est d’avoir un petit carnet à cet effet. L’application notes dans le iPhone fait aussi l’affaire, mais je trouve que l’aspect tactile d’écrire dans un carnet, et de pouvoir le feuilleter tranquillement par la suite, contribue à l’apprentissage.
Ce n'est pas toujours facile, mais ne vous découragez pas. Lorsque vous voyagez dans un pays étranger et que vous faites de votre mieux pour parler la langue, il y aura des moments difficiles où vous serez tenté d'abandonner, où vous vous sentirez comme un enfant incapable de s'exprimer et où la tentation sera grande de revenir à l'anglais ou au français. Mais ne le faites pas! Allez jusqu'au bout et vous obtiendrez les meilleurs résultats!
La “fausse” immersion
Il n'est pas nécessaire de voyager à l'étranger pour faire une immersion dans une langue. Vous pouvez créer une sorte de “fausse immersion” dans votre propre pays.
Pour ce faire, vous allez essayer de vivre et de penser dans la langue cible autant qu'il est humainement possible de le faire.
Voici les conditions idéales d’une fausse immersion
Bien entendu, à moins d’être à la retraite ou très flexible avec son travail, il est très rare de pouvoir organiser une telle immersion en réunissant toutes les conditions gagnantes. L’idée est de s’en approcher le plus possible pour que cette immersion soit réussie.
Pendant une période déterminée, ne consommez que des divertissements et des livres dans la langue cible. Ne regardez aucun un film ou ne lisez aucun un livre dans votre langue, sauf si c'est pour le travail ou si vous y êtes obligé.
Lisez au moins deux heures par jour, en utilisant la technique de l’écoute et de la lecture en simultané (c’est-à-dire lire un livre en même temps que vous écoutez la version audio). Chercher un mot nouveau par page.
Suivez des cours particuliers plusieurs fois par semaine. Une heure ou deux par jour serait idéal. Les coûts vont s’accumuler mais en fin de compte, ça peut s'avérer moins dispendieux qu'un voyage à l'étranger.
Participez à autant d'activités que possible dans la langue. Il peut s'agir de rencontres linguistiques, de cours en groupe et de discussions avec des personnes que vous connaissez et qui parlent la langue.
Et finalement, la partie la plus difficile: éviter le plus possible de parler français ou anglais ou une langue autre que celle que vous essayez d’apprendre.
Il y a d’autres détails sympathiques que l’on peut rajouter à ce programme, comme de changer la langue de son ordinateur et de son téléphone pour la langue cible. Mais c’est surtout le temps que vous allez passer avec la langue qui sera un facteur décisif de succès.
Récemment, j’ai fait un mini-programme d’immersion à la maison pour un groupe de huit élèves. Nous avions des cours presque tous les jours, et je les ai encouragés à lire énormément en français et écouter des balados plus difficiles que ceux auxquels ils étaient habitués. Après seulement une semaine, plusieurs élèves m’ont dit… “je commence déjà à penser en français!”
PS La dernière image provient d’une vidéo d’humour hilarante que nous avons analysée dans ce cours:
Gros merci Frédéric ! J’utiliserai tes conseils une fois que j’arrive à Sherbrooke
Hi Frederic, I hope you are doing well, I want to subscribe to the membership but I just started to learn French my level is not even A2 will that be an issue? Thanks