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Connaissez-vous l’idée qu’il faut maîtriser les règles avant d'y mettre le feu?
Dans le monde de l’art, pour enfreindre les règles, comme les grands maîtres comme Picasso l’ont fait, il faut d’abord savoir ce que l’on fait. Il faut être capable de peindre un arbre avant de pouvoir évoquer l’idée d’un arbre.
Quand on apprend une langue, on se rend compte rapidement qu’il y a des règles et il faut les respecter, sinon, on fait des fautes. Et les fautes, ce n’est pas beau!
Mais en avançant en français, il y a certaines règles qu’on peut se permettre d’enfreindre.
Les règles que même les francophones ne respectent plus.
👉 Tout étant, bien entendu, une question de contexte. Plus le niveau de formalité est élevé, plus il faudra soigner sa langue et essayer de respecter la plupart des règles. Mais en voici dix qui peuvent peut-être enfreintes dans la plupart des circonstances.
La simple négation
Que ce soit au Québec, en France ou dans le reste de la francophonie, le constat est clair: les francophones abandonnent systématiquement la double négation, dans la plupart des contextes et 99% du temps. Par exemple, on dit volontiers:
On comprend rien, au lieu de on ne comprend rien.
On sait pas ce qui arrive au lieu de on ne sait pas ce qui arrive.
Je sais pas quand je vais arriver au lieu de je ne sais pas quand je vais arriver.
Y’a personne au lieu de il n’y a personne.
Même si certains francophones vont vous dire qu’on abandonne parfois la double négation, la vérité est que nous l’abandonnons presque tout le temps. Que ce soit en France ou au Québec, il sera rarement mal vu d’utiliser une simple négation.
Mais attention, c’est le ne qu’on laisse tomber, et jamais la deuxième négation. De plus, à l’écrit, il est préférable de toujours utiliser la double négation.
C’est + pluriel
La règle en français est de faire l’accord de c’est au pluriel.
C’est une belle table
Ce sont de belles tables
La vérité est que l’on dit souvent:
C’est des choses que j’aime beaucoup
Cet usage est plus familier que l’abandon de la double négation. Je vous conseille de respecter la règle la plupart du temps, mais sachez que si vous faites une erreur, ce n’est pas grave! Personne ne l’entendra comme une erreur.
Y faut
En France et au Québec, il faut est la plupart du temps simplifié par faut ou bien y faut. On enlève le il. Ce phénomène s’observe à tous les temps verbaux.
Faudrait qu’on parte!
Y fallait que je le fasse
Faut que j’y aille
Je ne sais pas ce que je fais faire, faut que j’y pense
Le subjonctif avec “après que”
Plusieurs francophones ne savent pas que le subjonctif ne doit pas être utilisé avec après que. Par contre, il doit être utilisé avec avant que.
Cette erreur est courante et est une forme de surcorrection. On cherche à bien parler en utilisant le subjonctif, mais en fait, on fait une erreur.
Ainsi, il faut dire:
Avant que je parte, je dois me préparer
Après qu’il aura fini de pleuvoir, on pourra sortir
Mais si vous faites l’erreur et vous utilisez le subjonctif avec après que, la plupart des gens penseront que vous parlez très bien le français! Bien des gens pensent que c’est une erreur de ne pas utiliser le subjonctif dans ce cas.
Je préfère le dire correctement, même si certains francophones vont penser que je fais une erreur.
L’accord du participe passé
L’accord du participe passé est très complexe en français. Le français se serait inspiré de la langue italienne pour plusieurs règles, qui ont ensuite été abandonnées par les Italiens!
L’accord le plus négligé à l’oral est celui dans les propositions subordonnées avec que. Ici, surtout au Québec, on préfère simplifier la conjugaison.
La décision que j’ai pris (au lieu de prise)
Je me suis mis debout (au lieu de mise, quand une femme parle)
Les erreurs que j’ai fait (au lieu de faites)
Ici, c’est un usage familier. Il serait mieux de faire l’accord dans des situations plus formelles. Mais si vous ne le faites pas, personne ne va vous critiquer!
Confusion entre apporter et amener
L’utilisation de apporter, amener, emporter et emmener est assez épineuse, c’est-à-dire difficile. Théoriquement, on ne peut pas amener un objet. Il faut l’apporter ou l’emporter.
Mais à l’oral, on utilise souvent amener au lieu d’apporter.
Est-ce que tu veux que j’amène quelque chose? Une bouteille de vin?
T’as pas besoin de rien amener!
Par contre, on ne va pas faire l’erreur dans l’autre sens. Personne ne va dire apporter au lieu d’amener.
On ne dira pas:
apporterun ami.
Il est permis de se tromper et de dire amener au lieu d’apporter, mais pas le contraire. Il serait toutefois mieux d’utiliser ces verbes correctement quand vous y pensez.
Confusion entre entrer et rentrer
Rentrer en français c’est entrer de nouveau. Par exemple:
Je les aperçois, ils viennent de rentrer dans l’immeuble (ils sont entrés de nouveau)
Mais à l’oral, on confond souvent entrer et rentrer.
Ainsi, on va dire:
Est-ce que je peux rentrer? (au lieu de: entrer)
Rentre! (au lieu de: entre!)
Ce n’est pas très grave de faire cette erreur.
L’accord avec nous
En français, on évite le plus souvent de conjuguer avec nous. À l’oral, on préfère on.
Cet usage est presque aussi répandu que celui de la simple négation, je suis donc d’avis que c’est mieux de suivre le courant et d’utiliser on, dans la plupart des contextes, même au travail.
Par contre, cela peut mener à certains problèmes d’accord. Par exemple, dans l’exemple suivant, il faudrait conjuguer avec nous:
Ma femme et moi aimons beaucoup le Québec
Pour éviter d’utiliser nous alors que le reste du temps, on utilise on, voici ce qu’on peut dire:
Ma femme et moi, on aime beaucoup le Québec
Simplification de “là” et “ci”
Au Québec, on aime beaucoup le mot là. On le rajoute un peu partout. Tellement qu’on n’utilise presque plus le mot ci (qui est la forme abrégée de ici). Ainsi, on ne fait pas la différence entre un objet proche et un object loin.
On dit
Ce livre-là (même s’il est proche)
Cette histoire-là
Cette table-là
Lequel tu veux? Celui-là? Ou bien celui-là?
Par contre, il y a certaines expressions où l’on doit utiliser ci.
Ces jours-ci
Ces temps-ci
En passant, ne dites pas l’expression comme ci, comme ça. Plus personne n’utilise cette expression, en France ou au Québec.
Donc on a discuté ce qu'arrive avec les mots "après que" et "avant que" mais je me demande là, comment on utilise une verbe qui suit des mots semblables, dont "dès que" ou "une fois que" (ça se dit, comme "once" en Anglais ou "una vez que" en Espagnol? Ou pas tant?) Ceci dans le même sens, soit quand on parle d'une affaire qui s'en vient. Example- je vais rédiger un rapport dès que j'...aura (?) tous les détails en main". Tout ça, mettons, si on VEUT respecter bien les regles.
Est-ce que c'est correct de utiliser le possessif "notre" avec le pronom "on", par exemple, "On aime notre appartement"?