This newsletter is designed to improve your French by focusing on authentic and engaging content in modern French, with a Quebecois focus. Each issue contains well-curated suggestions for more reading, watching or listening, and a glossary at the end.
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J’avais dit que j’allais essayer d’écrire en français au moins une fois par mois. Bon, je me sens inspiré, donc voici déjà une nouvelle missive1 en français!
Écrire ces newsletters me prend beaucoup de temps. Si vous voulez me soutenir, vous pouvez la partager avec d’autres personnes que vous connaissez qui apprennent le français.
Des suggestions de lecture
On me demande souvent comment faire pour apprendre le “québécois.” Même si officiellement, il ne s’agit pas d’une langue à part, force est de constater2 que des mots québécois, il y en a en tabar… (exercice bonus : compléter la phrase!) Pour cela, il faudra attendre mon cours complet sur la langue québécoise, que je prévois sortir d’ici un an. Mais en attendant, voici quelques pistes de solutions :
Lire des romans québécois, surtout ceux qui ont beaucoup de dialogues, comme Le plongeur.
Lire des bandes dessinées québécoises, comme l’excellente série Paul à Québec.
Regarder beaucoup de télévision québécoise.
Regarder des chaînes YouTube québécoises. Par example, Rad ou bien Urbania.
Regarder des films québécois, comme cette playlist sur YouTube qui contient près de 200 films québécois complets, incluant le classique Bon cop, bad cop.
Et finalement, lire des articles qui utilisent des mots québécois. Cette newsletter est un bon point de départ, même si j’utilise ces mots avec parcimonie.
Un auteur qui ne se gêne pas pour en utiliser en sacra… est le journaliste farceur Hugo Meunier. Vous pouvez trouver plusieurs de ses articles sur le site Urbania.
Ce qui me fait vibrer à Montréal
La dernière fois, je vous ai parlé de mes années d’errance et de mon retour à Montréal en 2012. Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de ce que j’aime le plus dans cette ville, de petites choses qui me rendent heureux d’habiter ici.
J’aimerais aussi vous partager le point de vue d’un Montréalais sur la ville, pour peut-être mieux planifier une prochaine visite. Si vous habitez ici, vous aurez de nouvelles idées pour vos week-ends!
Voir Montréal comme une île
On oublie souvent que Montréal est une île et pour cela, j’aime les activités qui nous rappellent que la ville est entourée d’eau.
Il y a par exemple le petit parc de Dieppe, un autre secret bien gardé (je vous fais confiance à ne pas aller répandre la bonne nouvelle sur Trip Advisor, j’espère!) Le parc est au bout d’une pointe qui s’avance dans le fleuve, et on a une vue magnifique de la ville. Il y a même des pêcheurs qui y mettent leur ligne à l’eau. J’aime m’y rendre à vélo.
Plus accessible encore, le parc Jean-Drapeau est situé sur deux îles dans le St-Laurent, où était organisée la légendaire exposition universelle de 1967, qui a mis Montréal sur la mappemonde. Une station de métro s’y rend. Une fois sur place, il y a un paquet de choses à faire. L’hiver, du ski de fond, l’été, on va à la plage Jean Doré. Oui, une plage pour les Montréalais. Une petite baignade vous rappellera rapidement que Montréal est une île!
Monter la « montagne »
Le mont Royal n’est pas une montagne, mais les Montréalais n’ont aucune gêne à la nommer ainsi. On parle de « monter la montagne » pour dire qu’on va au parc du Mont-Royal, jusqu’au sommet. On peut marcher, courir, le faire en ski de fond l’hiver. On peut aller observer la vue depuis l’un des deux belvédères, ou relaxer sur le bord du lac aux castors.
Le parc du Mont-Royal n’est pas qu’une attraction touristique. Il fait aussi partie de la vie des Montréalais. Personnellement, je préfère m’y rendre la semaine, pour éviter les foules de touristes du week-end. Mon deuxième parc préféré à Montréal est le parc Lafontaine.
Flâner dans le centre-ville
J’aime bien aller me promener dans le centre-ville ou ses environs. Pas nécessairement pour les boutiques, mais plutôt pour voir tout ce qu’il s’y passe. L’été, il y a souvent plein de petites activités impromptues et originales un peu partout, comme une foire alimentaire asiatique, une halte « fraicheur », et toutes sortes de surprises.
Voici ce qui pourrait se passer lors d’une balade dans le centre-ville.
Je me rends chez un ami qui habite à Griffintown, le long du canal Lachine donc je traverse toute la ville, et je le fais bien sûr à vélo.
Nous partons à pied et nous nous dirigeons vers le Vieux-Port. Les touristes pullulent3, mais peu importe! L’ambiance est bonne. Nous nous frayons un chemin à travers la foule pour rejoindre le Vieux-Montréal.
Si j’étais avec ma famille, nous irions déjeuner au Jardin Nelson, un secret bien gardé dans le Vieux, où se trouve une terrasse et un jardin intérieur, avec des musiciens jazz. Mais avec mon ami, nous allons plutôt nous diriger tranquillement vers le quartier chinois, pour un thé aux perles.
La virée4 se poursuit vers le Quartier latin, rue St-Denis, aller flâner dans les bouquineries, et peut-être ensuite aller prendre un verre à l’Île noire.
Il y a bien sûr, bien plus à faire, mais c’est un exemple d’un itinéraire de ville que je pourrais employer.
Aller voir un concert ou une pièce de théâtre
Montréal est une ville de festivals et de spectacle, et je trouve ça un peu triste quand des gens viennent ici sans jamais prendre le temps d’aller voir ce qui se fait du point de vue culturel. Bien sûr, il y a des festivals dans les rues. Mais les meilleurs spectacles sont en salles, et parfois, c’est complètement gratuit, ou presque.
J’aime aller entendre l’Orchestre Métropolitain à la Maison symphonique, une nouvelle salle magnifique, construite il y a quelques années. L’OSM (L’Orchestre Symphonique de Montréal) est l’orchestre le plus connu de Montréal, mais j’ai une prédilection5 pour L’OM, parce que c’est plus chaleureux et qu’il y a cette impression d’un groupe de gens qui trippent vraiment et font de la musique ensemble, par amour et par passion.
Yanick Nezet-Séguin est un de nos plus grands musiciens. Il est aussi directeur au prestigieux Met Opera de New York, et on pourrait dire, à cause de cela, que c’est peut-être le chef d’orchestre au sommet de la pyramide de la musique classique mondiale! Pourtant, il reste humble et accessible.
Mais il n’y a pas que de la « grande musique » à Montréal. Il y en a pour tous les goûts, et je vous invite à vous tenir au courant de ce qui se passe, si jamais vous êtes dans les parages.6 Allez voir le site de la Place des Arts, fouinez7 dans les journaux, allez voir sur Vitrine.ca
Un apprenant du français se doit aussi d’aller au théâtre. Je conseille de commencer par le Théâtre du Nouveau Monde, qui propose plein de pièces modernes et des classiques revisités. Ce n’est pas très cher, et vous aurez le plaisir d’entendre des acteurs et actrices québécoises à leur meilleur : sous les feux de la scène8. Oui, il est fort possible que vous trouviez cela difficile. Il se peut que vous ne compreniez que 50% du dialogue. Mais c’est par des expériences comme ça qu’on finit par vraiment faire du progrès dans une langue. Allez au théâtre!
Aller au marché un jour de semaine
J’aime les marchés publics de Montréal, mon préféré étant bien sûr le Marché Jean-Talon. Mais j’aime surtout m’y rendre un jour de semaine, loin des foules de la fin de semaine.
Avant que le Marché Jean-Talon ne devienne un lieu semi-touristique, c’était l’endroit où l'on allait pour acheter des produits directement de l’agriculteur. Par exemple, mon grand-père était un grand consommateur de miel. Ma tante allait au marché lui acheter un immense contenant de miel, directement du producteur, qu’il mettait sur ses toasts au beurre chaque matin le reste de l’année!
Cet aspect du marché existe encore. J’aime les magasins de fruits exotiques entourant le marché, comme Leopoldo ou bien Chez Louis, car on y trouve des produits uniques. À l’intérieur du marché, je vais souvent me procurer des produits frais bio, des fines herbes, des champignons, et ainsi de suite. Mais comme je l’ai dit : le plus souvent la semaine, quand c’est tranquille!
Admirer les traces de l’ancien Montréal industriel
Montréal était, il n’y a pas si longtemps, une ville industrielle. Le Plateau Mont-Royal était un quartier pauvre. Ses habitants allaient travailler dans les shops, le nom qu’on donnait aux usines de Montréal. Le plus souvent, les travailleurs étaient francophones et les patrons étaient anglophones. L’affichage dans la ville était en anglais, même si la plus grande partie de la population ne parlait que le français. Toutes ces inégalités ont mené à la Révolution tranquille des années 60.
Il y a donc un peu partout dans Montréal des traces de ce passé industriel. On essaie de le préserver, car il fait partie de notre histoire.
J’adore admirer un peu partout dans la ville ces vestiges du passé. Ça donne un cachet plus concret et réel à la ville, et ça nous rappelle qu’une économie ce n’est pas seulement des cafés hipsters, des boutiques de vêtements et des services de livraisons de repas préparés.
Le plus connu de ces symboles est l’enseigne lumineuse Farine Five Roses, qu’on peut apercevoir d’un peu partout dans la ville. Mais si l'on garde les yeux ouverts, et pas seulement penchés sur son téléphone, on trouvera plein d’autres choses à voir.
Aller à un cinéma de quartier
Il existe encore à Montréal des cinémas de quartier, c’est-à-dire des petites salles, au cœur d’un quartier résidentiel, qui offrent des films québécois, étrangers ou d’auteur. Le plus connu est le Cinéma Beaubien. Je crois que n’importe quel apprenant du français en visite à Montréal se doit d’aller voir un film français ou québécois dans un de ces cinémas charmants. Il y a aussi le Cinéma du Parc, et encore plus minuscule, le Cinéma Moderne.
Me promener en Bixi
Je ne suis pas vraiment un cycliste. Je ne fais pas du vélo comme sport, mais c’est mon moyen de transport de prédilection9 durant au moins six mois de l’année. Et c’est aussi une façon évidente de faire de l’exercice sans chercher à en faire!
Depuis la pandémie, la ville de Montréal a grandement bonifié10 son réseau de pistes cyclables, avec son REV (réseau express de vélo), comme celui qui traverse la rue St-Denis du nord au sud.
Je suis un grand adepte de Bixi, qui est le système de vélo partage de Montréal. C’est pas cher et tellement pratique, car on peut choisir de varier ses moyens de transport. Par exemple, il m’arrive souvent d’aller quelque part à vélo, mais de revenir à pied, ou en métro.
L’innovation des Montréalais
Il existe des projets incroyables au cœur de Montréal, comme les Fermes Lufa, qui font pousser des légumes frais à l’année dans des serres sur toits, au cœur de la ville! Même en plein hiver, leurs tomates sont aussi fraiches que les meilleures tomates qu’on peut trouver durant l’été. De grandes innovations et technologies rendent tout cela possible. Ce sont des projets comme ça qui me font croire qu’il y a de l’espoir pour le futur. Je crois que la ville peut-être au centre de nos solutions pour le climat et l’environnement.
Revenir en ville après un séjour en région
Comme tout le monde, j’aime sortir de la ville de temps à autre pour aller me ressourcer dans la nature. Mais pour moi, le moment le plus magique d’une escapade11 en région est celui du retour, lorsque je franchis le pont et que j’arrive en ville, surtout en été, lorsque l’on voit les gens qui se prélassent12 au parc Lafontaine, les terrasses animées, les cyclistes qui envahissent les rues et les badauds13 heureux. C’est là que je me dis : « eh que je l’adore, cette ville! »
En terminant, voici à quoi ressemblera Montréal en 2100, selon le logiciel d’intelligence artificielle Midjourney.
Vocabulaire
Mots québécois:
Tripper (fort) - To have fun.
En tabar… (en tabarnac, swear word ⚠️)
En sacra… (en sacrament, swear word ⚠️)
Missive. Littéraire pour “lettre”
Force est de constater que. We’re forced to admit.
Pulluler. Proliferate. Swarm.
La virée. La promenade. (familier)
Une prédilection pour. A liking for, a preference for.
Dans les parages. In the area.
Fouiner. Rummage through.
Sous les feux de la scène. Under the spotlight.
De prédilection. My preferred.
Bonifier. Improve. Add to existing offer.
Une escapade. Escape. Here: week-end trip.
Se prélasser. To lounge.
Un badaud. A passerby.
Je veux retourner à Montréal pour suivre tes conseils, surtout en ce qui concerne la partie culturelle ! Merci de partager autant d’informations précieuses! =)
J'ai visité Mont Royal lors de mon premier séjour à Montréal à la fin de l'hiver, et j'ai été impressionnée par certains Montréalais courageux qui sont montés le sentier glacé en portant des Converse et même des talons hauts, sans peur.