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Je reçois souvent cette question:
Est-ce que c’est une bonne idée d’apprendre deux langues en même temps? J’aurais besoin d’améliorer mon français mais aussi d’apprendre l’anglais. Est-ce qu’il faudrait plutôt se concentrer sur une langue à la fois?
Je vais essayer de répondre à cette question en me basant sur mon expérience, et vous démontrer pourquoi et comment mon avis sur la question a changé avec le temps.
La question n’est pas anodine
Souvent, quand des hispanophones, lusophones ou autres allophones, arrivent au Québec, ils se rendent compte de l’importance de maîtriser le français et l’anglais pour réussir dans le monde du travail.
Le terme allophone est utilisé pour parler d’une personne qui parle une autre langue que la ou les langues officielles du pays où elle vit. Dans ce cas, ce serait n’importe qui dont la langue maternelle n’est ni le français ou l’anglais. Mais le plus souvent, le terme allophone décrit quelqu’un qui ne maîtrise pas au moins une de ces deux langues.
L’apprentissage d’une langue demande beaucoup de temps. Et apprendre deux langues, c’est encore plus long. La question se pose naturellement: doit-on se concentrer sur une langue à la fois ou peut-on les apprendre en même temps?
Les avantages de parler plusieurs langues
Avant de commencer, voyons les avantages d’apprendre plus qu’une langue étrangère, c’est-à-dire de parler trois langues ou plus.
Ce n’est pas deux fois plus long
Premièrement, apprendre deux langues étrangères ne demande pas deux fois plus de temps que d’en apprendre une.
Chaque fois qu’on apprend une langue, le muscle de l’apprentissage se raffermit, et la troisième langue s’apprend plus rapidement que la deuxième, en autant qu’elle ne fasse pas partie d’une famille de langues très éloignée.
Et si les langues sont très proches, comme l’espagnol et le portugais, on pourra faire des progrès beaucoup plus rapidement. Ainsi donc, il peut être rentable d’apprendre plus qu’une langue étrangère, puisque ce temps sera bien investi.
On donne une pause à notre cerveau
Que l'on apprenne le français ou le piano, il existe une limite au-delà de laquelle la pratique n’est plus bénéfique. Si on prend l’exemple de la musique, en faisant une heure de piano par jour, on fera des progrès beaucoup plus rapides qu’avec seulement une demi-heure de pratique. Mais passer de quatre heures de pratique à cinq heures ne nous apportera pas beaucoup de bénéfices supplémentaires.
Le cerveau se fatigue d’apprendre toujours la même chose. D’après mon expérience, la limite quotidienne pour apprendre une langue est de deux heures, au-delà de quoi je trouve que ça ne vaut plus tellement la peine d’investir plus de temps.
Mais si on passe à une autre langue, on fait soudainement quelque chose de nouveau. Le cerveau se réveille et peut de nouveau apprendre.
C’est ainsi que le temps passé à apprendre une troisième langue n’empiète pas forcément sur le temps consacré à apprendre la deuxième langue. Le plus souvent, essayer d’en faire plus serait une cause perdue d’avance.
On fait des liens entre les langues
Si on apprend deux langues qui font partie de la même famille, comme le français et l’italien, on peut commencer à faire des liens entre ces langues et remarquer les différences et les similitudes.
Cela nous aide à mieux intégrer la grammaire de la langue principale que l’on essaie d’apprendre.
Je trouve que ça fonctionne même quand les langues sont assez éloignées — parce qu’il y a tout de même une logique dans chaque langue pour exprimer certaines choses. Par exemple, en remarquant que chaque langue utilise des prépositions différentes, ou même presque aucune préposition, on va mieux comprendre l’importance des prépositions en français.
Si bien que l’apprentissage de l’espagnol ou du portugais (ou même de l’anglais) ne nuira pas à votre français. Au contraire! Comparer deux langues peut nous aider à mieux intégrer leur grammaire.
On pratique mieux la séparation des langues
Une des grandes difficultés qui surviennent lorsque l’on apprend plusieurs langues est la confusion entre le vocabulaire.
Plus les langues sont proches, plus le risque de contamination est grand.
C’est ainsi que certains mots ont été créés pour décrire ce mélange de langues. Le portugnol, par exemple, est la tentative de parler portugais en utilisant des mots espagnols, ou vice-versa. Le franglais serait un peu la même chose avec l’anglais et le français.
Apprendre à différencier les langues demande de la pratique. Mais c’est seulement en pratiquant qu’on finit par y arriver.
Si vous avez de la difficulté à ne pas mélanger l’anglais et le français, imaginez ce que c’est en espagnol et en italien!
J’ai trouvé que c’est une habileté qui peut se pratiquer. Plus on essaie consciemment de séparer les langues, plus on devient habile à ce jeu et plus on y prend plaisir aussi.
On enrichit notre vie
Évidemment, il va sans dire qu’apprendre plusieurs langues va nous donner une certaine satisfaction et possiblement des avantages professionnels et personnels. Apprendre une autre langue nous ouvre des horizons, et en savoir plusieurs nous permet de nous plonger dans de nouvelles cultures selon l’humeur du moment.
Comment j’ai changé mon approche
J’ai appris toutes les langues que je connais entre douze ans et vingt-six ans. Ensuite, je n’ai fait que revenir à ces langues à certains moments de ma vie et essayer de les améliorer.
J’ai toujours essayé d’apprendre les langues sans les mélanger, en me concentrant sur une seule langue à la fois
J’ai pris quelques années à apprendre l’anglais en lisant beaucoup dans cette langue et en cherchant des mots dans le dictionnaire. À l’époque où j’avais 12-14 ans, nous n’avions pas beaucoup de façons de pratiquer notre anglais dans la petite ville francophone où j’habitais. Et les cours à l’école ne m’avaient pas rendu bilingue. J’ai donc fait le gros de l’apprentissage par moi-même, mais sans vraiment penser que j’étais en train d’apprendre une langue. J’essayais simplement de comprendre les bandes dessinées que je n’arrivais pas à comprendre en anglais, et ce faisant, j’ai appris la langue!
J’ai fait la même chose avec l’italien, mais au bout d’un an, je me suis découragé car je n’avais presque aucune ressource à part un tout petit livre, et personne avec qui pratiquer.
À l’université, j’ai commencé à apprendre l’espagnol, et par la suite je me suis lancé dans cette langue dans une furie d’apprentissage. Content des résultats que j’avais obtenus en si peu de temps, j’ai décidé d’apprendre l’allemand.
J’étais complètement obsédé par cette langue et j’essayais de faire au moins deux heures d’allemand par jour. J’ai fait cela pendant plus de deux ans, sans revenir à l’espagnol ou à l’italien.
Ensuite, sentant que mes progrès ralentissaient de beaucoup, je suis passé au portugais du Brésil. Je m’y suis concentré pendant deux ans, avant de faire un voyage d’un mois au Brésil.
Je me souviens que vers la fin du voyage, j’ai rencontré une Argentine à la plage de Búzios. Je me suis rendu compte qu’elle ne parlait pas portugais.
J’ai dit: Você tem certeza de que não fala português?
Tu es certaine que tu ne parles pas portugais?
J’avais passé un mois à parler portugais, et je n’arrivais plus à me souvenir de mon espagnol.
Elle a répondu: Lo siento, pero sólo hablo español.
Je suis désolé, mais je parle seulement espagnol.
À ce moment-là, j’ai dû déterrer mon espagnol et je me suis mis à parler portugnol avec elle.
À la suite de ce voyage, j’ai arrêté de parler portugais car j’ai commencé à passer beaucoup de temps au Costa Rica. J’avais tellement peur de mélanger les deux langues que je me suis dit que ça serait mieux que je me concentre sur mon espagnol, pour éviter des expériences comme celle de Búzios.
J’ai oublié de vous dire que j’ai aussi fait six mois de russe durant cette période. Mais j’ai abandonné vu la difficulté de la langue, et le fait que je trouvais que ça commençait à faire trop de langues.
Deuxième vague
Vers la fin de la trentaine et maintenant dans la quarantaine, je suis revenu à toutes ces langues pour les améliorer, et encore une fois, je l’ai fait plus ou moins en ordre.
Il y a seulement l’italien et l’allemand que je n’ai pas eu peur de mélanger, car ce sont deux langues qui ne se ressemblent pas trop.
Mais cette année, j’ai décidé d’abandonner cette approche de faire une langue à la fois, et je suis revenu à toutes mes langues fétiches, que j’essaie d’étudier en même temps, ou du moins de faire un peu de chaque langue tous les jours ou toutes les semaines.
Les avantages de se concentrer sur une langue à la fois
Il y a plusieurs écoles de pensée en la matière, et je crois qu’on peut voir des avantages et ses désavantages avec chaque approche. Quand on se concentre sur une seule langue:
On peut donner plus d’attention à chaque langue
Si votre temps est limité et que vous priorisez l’apprentissage du français, ça peut être une bonne idée de se limiter à cet objectif linguistique, et ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre.
Avoir les yeux plus gros que le ventre c’est d’en vouloir plus que ce que nos capacités nous le permettent. En anglais on dirait: bite more than you can chew.
On peut faire beaucoup de progrès
En se concentrant sur une langue, on peut faire beaucoup de progrès rapidement. La gestion du temps est plus simple. Si vous pouvez mettre une heure sur votre français chaque jour, vous ferez plus de progrès que si vous avez seulement une demi-heure.
On peut faire une immersion
En se concentrant sur une seule langue, on peut essayer de faire une mini-immersion ou même une immersion complète.
Une mini-immersion serait de seulement parler français, écouter des contenus en français et regarder des films et des émissions en français, et de chercher à faire le plus de français possible chaque jour.
Une immersion complète serait en plus d’habiter dans un pays ou une ville francophone et de communiquer au quotidien en français.
Les désavantages
Il n’y a pas vraiment de désavantages à se concentrer sur une seule langue étrangère, mais il peut y avoir un danger d’essayer d’en faire trop. Et selon vos objectifs, il pourrait être judicieux de séparer votre temps pour apprendre plus qu’une langue en même temps.
On peut se brûler
Si on essaie de pratiquer un instrument un trop grand nombre d’heures chaque jour, on peut se brûler mais aussi carrément se blesser. Le syndrome du canal carpien est très courant chez les musiciens, et vient de mauvaises habitudes de pratique, souvent trop intenses.
Pour l’apprentissage des langues, le risque principal est l’épuisement et la perte de motivation.
Comme on l’a vu précédemment, les gains les plus rapides sont observables au niveau débutant. Par la suite, les progrès se font plus lents, et il faut savoir être patient pour mériter de faire de véritables progrès.
Apprendre les bases d’une langue peut se faire rapidement, comme une course, mais la maîtrise est une question de patience, comme un marathon.
Il faut pouvoir garder le cap, et ne pas abandonner.
Garder le cap ça veut dire continuer dans la même direction. Le cap est la direction d’un navire, d’un avion
De plus, après un certain temps d’étude, les gains seront minimes. Si vous ne voyez pas vraiment de différence à faire deux heures de français plutôt qu’une, il serait peut-être logique de vous limiter à une seule heure, question d’éviter de perdre la motivation et de tomber dans un burnout.
Cette heure supplémentaire pourrait être investie dans l’apprentissage d’une autre langue, ou vous retrouverez peut-être une vitalité nouvelle.
Comment apprendre plusieurs langues en même temps
On a posé la même question, à savoir si c’est une bonne idée d’apprendre plusieurs langues en même temps, au polyglotte Alexander Arguelles, un érudit des langues modernes et un polyglotte remarquable, et il a répondu laconiquement:
I think you should give it a shot!
L’idée du professeur Arguelles est qu’on peut apprendre les bases d’une langue en seulement 15 minutes par jour. Il suffit d’utiliser une méthode comme Assimil, que j’affectionne particulièrement, et d’être très discipliné et faire une petite leçon de 15 minutes tous les jours. Au bout d’un an, on aura atteint l’équivalent de deux sessions universitaires. Par exemple, le niveau A1, ou dans une langue plus difficile, la première moitié de ce niveau.
Commencer avec 15 minutes
Si on décide d’apprendre plusieurs langues en même temps, je crois qu’il serait prudent de commencer avec seulement 15 minutes par jour.
L’important est de créer une habitude et de voir si l’on est capable de garder la motivation quelques mois durant. Si c’est le cas, on pourra augmenter légèrement la cadence et faire 25 ou 30 minutes par jour.
L’important est de ne pas se forcer. Il faut que l’apprentissage des langues reste un plaisir et non une obligation.
Avoir des ressources pour chaque langue
Plus on apprend de langues en même temps, plus on devra être discipliné et très sélectif quant à l’utilisation de notre temps.
Il faut éviter de s’éparpiller.
Éparpiller veut dire disperser. Par exemple, le vent a éparpillé mes papiers.
S’éparpiller veut dire se partager entre des activités trop nombreuses.
Par exemple: Jacques s’occupe de mille projets : il s’éparpille trop.
Pour chaque langue, il faudra trouver des ressources idéales pour apprendre. Il ne faut pas essayer d’écouter douze podcasts en même temps ou de passer des heures à essayer de trouver des vidéos YouTube à regarder. Je conseille plutôt de limiter le nombre de ressources qu’on utilise pour chaque langue.
L’idée est de créer une routine d’étude et des habitudes. Il faut éviter l’éparpillement et l’improvisation
Pour mieux vous expliquer ce que je veux dire, je vais vous donner mon exemple de comment j’apprends cinq langues en même temps cette année.
Premièrement, je ne compte pas l’anglais ni le français. Je lis beaucoup en français pour mon travail, et comme c’est ma langue maternelle, je ne prévois pas de temps « d’apprentissage du français. » L’anglais étant la langue étrangère que je parle le mieux, je n’essaie pas non plus de l’étudier de façon active. Cette langue est tellement omniprésente que les occasions de la pratiquer se présentent naturellement à moi sans que j’aie besoin de les chercher.
Les langues que j’essaie donc d’apprendre ou d’améliorer sont l’espagnol, l’italien, le portugais, l’allemand et le russe.
Mes deux meilleures langues sont l’italien et l’allemand. Ce sont celles que j’ai le plus étudiées. J’ai aussi beaucoup lu dans ces langues. Mon objectif est donc de les améliorer, petit à petit, mais surtout de les garder vivantes.
Par manque de pratique, mon espagnol est un peu moins bon que mon italien, et j’essaie donc de lui consacrer un peu plus de temps de pratique.
Je suis en train de réapprendre le portugais, et particulièrement le portugais du Portugal, en vue d’un voyage que j’aimerais faire l’année prochaine. Mon objectif dans cette langue serait de l’amener au même niveau que mon espagnol.
Et finalement, je suis débutant en russe et je me donne beaucoup de temps pour apprendre cette langue difficile, qui pour moi est aussi une porte d’entrée dans le monde des langues slaves. Peut-être qu’après, je pourrais apprendre l’ukrainien, par exemple. À cause de la guerre, nous avons accueilli beaucoup d’Ukrainiens au Canada, et ça pourrait être utile d’avoir des bases dans cette langue. Mais comme j’avais déjà commencé le russe plus jeune, et qu’il y a beaucoup plus de ressources disponibles pour l’apprendre, j’ai décidé de commencer là.
Comment apprendre cinq langues en même temps?
Ça peut paraître excessif de vouloir apprendre cinq langues en même temps, mais en fait il y a seulement une langue que je ne comprends vraiment pas bien, et c’est le russe. Les autres langues me demandent moins d’énergie mentale à pratiquer.
Ce que je fais est donc un mélange d’apprendre des langues nouvelles mais aussi de pratiquer régulièrement les langues que je connais.
Pour ce faire, j’essaie de pratiquer toutes ces langues chaque semaine, et de parler ou pratiquer au moins trois langues par jour
J’ai donc créé une sorte de mode de vie multilingue qui me permet cette année de pratiquer toutes ces langues sans me poser trop de questions. L’idée est de créer une routine que l’on peut suivre sans devoir se demander chaque jour ce que l’on va faire.
Ma routine multilingue
Je suis quelqu’un qui doit boire un café en se levant! C’est une question de survie.
Alors, je me lève, je mets mes écouteurs sans fils, et je commence tout de suite une leçon de Pimsleur russe. Tout en l’écoutant, je vais me préparer un café. Ensuite, je retourne au lit et avec mon café, j’ouvre mon livre d’Assimil russe, et je fais une leçon, stimulé par la caféine qui entre à petites gouttes dans mon système. Après je me lève et je continue la leçon de Pimsleur russe, et je vais vider le lave-vaisselle, et je fais un peu de ménage.
Après avoir pris ma douche, je me prépare pour ma journée, en écoutant une leçon de portugais.
Le lundi, j’ai un cours d’allemand, en personne et en groupe. Le lundi est un peu ma journée allemande.
Durant la semaine, j’essaie de lire et d’écouter de l’italien, du portugais, de l’espagnol ou de l’allemand. Mais pour chaque langue, je me limite à certains podcasts.
Le week-end, je parle espagnol.
Et quand je lis, j’essaie d’alterner les langues. Je lis un livre en français, et ensuite j’en lis un en espagnol. Le prochain sera en allemand ou peut-être en italien, et ainsi de suite.
C'est ainsi que j'ai développé ce mode de vie multilingue. Mais pour être clair, c’est une expérience nouvelle. J’ai commencé cette année seulement.
Ce que j’ai remarqué c’est qu’en alternant souvent d’une langue à l'autre, je les mélange de moins en moins. Et aussi, je garde mieux mon niveau dans chaque langue.
J’espère que cet épisode va vous donner quelques idées pour mieux intégrer l’apprentissage des langues dans votre vie.
Et finalement, pour ceux qui se demanderaient pourquoi j’apprends le russe malgré toutes les atrocités que la Russie a commises durant la guerre en Ukraine. Eh bien, mon intérêt est linguistique. J’aimerais apprendre l’ukrainien mais je préfère commencer mon apprentissage des langues slaves en douceur avec une langue qui m’est un peu familière.
Compte tenu du grand nombre de Canadiens d’origine ukrainienne (deuxième diaspora la plus importante après la Russie), je pense qu’il y a beaucoup plus de possibilités d’apprendre l’ukrainien au Canada que d’apprendre le russe. Toutefois, la plupart des cours visent probablement les Canadiens anglophones, ce qui signifie que les options pourraient être plus limitées au Québec. Mes beaux-parents sont nés en Ukraine.
J’ai récemment commencé un MOOC sur la plateforme FUN intitulé Décloisonner les langues : approches plurielles du français. L’accent est mis sur la distinction entre le multilinguisme et le plurilinguisme (tel que défini dans l’UE). Après avoir lu toutes les explications, je ne sais toujours pas en quoi ces deux mots sont réellement différents (du moins dans le contexte canadien), et j’ai l’impression que les linguistes se coupent les cheveux en quatre. En tant que personne multilingue (et probablement plurilingue), connais-tu l’usage de ces termes au Canada?
Angelica Galante, professeure adjointe en langues à l’Université McGill et directrice du Plurilingual Lab, explique ces deux termes dans l’article que j’ai mis en lien, mais j’ai encore du mal à voir en quoi il y a une différence utile dans le monde réel. Antidote donne le multilinguisme comme définition du plurilinguisme, et Statistique Canada semble utiliser les termes de façon interchangeable (plurilinguisme sur la page Web française et multilinguisme sur la page Web anglaise pour le même article).
https://www.edcan.ca/articles/bien-plus-quun-pays-bilingue/?lang=fr