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Mon voyage autour du monde

Deuxième partie
Je vous ai laissé la dernière fois avec mon histoire du voyage autour du monde, au moment où j’avais dressé la liste des pays à visiter. Continuons avec la suite.
Pour lire la première partie:
Moi et ma fiancée avions décidé de nous installer au Costa Rica, dans un resort où le propriétaire avait accepté de nous louer un des appartements sur deux étages à un prix très compétitif.
L’hiver au Costa Rica est la période idéale pour une visite.
Après les pluies torrentielles de novembre et décembre, le pays entre dans sa saison sèche et ensoleillée. Les Ticos (les Costaricains) appellent ça el verano — l’été, même si le pays se trouve dans l’hémisphère nord et est assujetti aux mêmes saisons que le reste de l’Amérique du Nord. Pourtant, pour les gens, c’est l’été.
Je travaillais sur ma business et mes multiples sites web sur l’alimentation santé. Malgré ma charge de travail, nous passions beaucoup de temps à la plage, à découvrir la culture costaricaine et à visiter divers endroits au pays, comme si nous étions touristes.
Nous nous sommes mariés au printemps, et vers l’été nous avons entamé notre voyage autour du monde.
Quoi emporter dans un voyage autour du monde?
La grosse question que je me posais durant cette période d’anticipation et de préparation au voyage était, quoi emporter?
Quand on part une semaine, on peut essayer de voyager léger, mais on finit souvent par emporter plus que l’on ne prévoyait. Au final, ce n’est pas si grave que ça, car on ne devra pas trimbaler toutes nos valises sur quatre continents.
Pour un voyage plus long, voyager le plus léger possible est une excellente idée.
J’avais lu un livre écrit par un jeune homme du nom de Tynan, intitulé Life Nomadic, dans lequel il recommandait de voyager avec un tout petit sac à dos de 28 litres et d'apporter un strict minimum de vêtements. Sa liste de vêtements était la suivante:
Trois t-shirts
Un pantalon convertible (il se transforme en short et est fabriqué en nylon, ce qui fait qu'il ne pèse presque rien)
Un maillot de bain
Deux paires de sous-vêtements
Deux paires de chaussettes
Et c'était tout! Son raisonnement était le suivant: on peut laver une paire de sous-vêtements tous les jours, tout en portant l'autre. Si on en apporte plus, on ne saura pas lesquels sont propres et on aura tendance à attendre plus longtemps pour laver nos vêtements.
Tynan recommandait aussi d'acheter des chemises et des sous-vêtements en laine mérinos plutôt qu'en coton. Cette laine sèche très vite et ne retient pas les mauvaises odeurs, ce qui permet de porter les mêmes vêtements plus longtemps. Elle vous tient également au chaud lorsque vous avez besoin de chaleur, mais n’est pas trop chaude lorsque vous avez besoin de rester au frais (supposément).
Je me suis procuré ces articles, et j'étais vraiment ravi d'emporter cette petite quantité de vêtements. Mais comme nous partions pour un an, ma femme est intervenue.
— Attends un peu, qu’elle m’a dit, tu as besoin de plus de choses! Que se passera-t-il si tu abimes un pantalon ou une chemise?
Qui plus est, je trouvais que les vêtements en laine étaient parfaits dans les climats tempérés ou froids, mais un peu inappropriés lorsqu'il aurait fait très chaud.
Donc, après quelques négociations, nous avons décidé d'emporter seulement une petite valise par personne, en plus du sac à dos. Cette valise était vraiment petite, pour compter comme un bagage à main dans tous les avions que nous allions prendre. Elle devait se conformer aux règles de la compagnie la plus restrictive.
En fin de compte, ce choix s’est avéré judicieux. Bien que de voyager avec un tout petit sac à dos aurait été possible, il fallait aussi penser à toutes les activités que nous allions faire lors de notre voyage, ainsi que de trouver de la place pour emporter deux ordinateurs.
Ma liste de vêtements pour le voyage était la suivante
5 t-shirts (deux en laine, trois en matière synthétique)
2 paires de pantalons convertibles
1 maillot de bain
1 autre paire de shorts
Trois caleçons (tous en laine ou en matière synthétique)
4 paires de chaussettes (deux longues, deux courtes)
1 veste coupe-vent North Pole
1 chemise très fine en laine mérinos
Cela restait un vestiaire utilitaire très limité.
Pour les chaussures, je n’ai emporté qu'une paire de Keen Shoes, qui peuvent être portées comme des sandales, ou comme des chaussures normales ou de randonnée avec des chaussettes.
Outre les vêtements, voici quelques articles que j’avais emportés
Un ordinateur portable
Un iPad
Un téléphone portable
Un appareil photo
Une caméra vidéo
Des adaptateurs pour chaque pays
Une brosse à dents électrique
Un masque de plongée et un tuba
Un haut-parleur portable (pour regarder des films et augmenter le volume de l'ordinateur portable)
Un minimum de produits de toilette
Un disque dur supplémentaire pour le travail
Hawaii
Les préparatifs du voyage avançaient et nous étions prêts à partir!
Au départ, nous n'avions même pas prévu d’aller à Hawaii. Le voyage devait commencer à New York pour continuer vers l’Europe.
Mais les parents de ma femme avaient accès à un time-share, c’est-à-dire une sorte de club qui donne accès à des résidences de vacances.
Ils avaient accumulé plusieurs semaines non utilisées et ont décidé de nous en faire cadeau! Et nous avons décidé de les utiliser à Hawaii.
Avec ce système, nous avons pu passer un mois, séparé en dix jours sur trois îles:
Oahu
Kauai
Maui
À ce stade-là, nous étions en “vacances” plutôt que dans un mode “voyage autour du monde,” car sur chaque île, nous allions rester dans d’autres resorts, avec des piscines et des restaurants touristiques.
Ce n’était pas encore l’aventure du voyage, mais c’était malgré tout exaltant de pouvoir visiter ces îles mythiques.
À Hawaii, j’ai pu alimenter mon fantasme d’îles. Bien que l’archipel soit assez américanisé, il reste encore une certaine vibration magique alimentée par l’esprit de l’Aloha, comme on dit là-bas.
Aloha est un mot hawaiien qui veut dire bonjour, mais est aussi un état d’esprit exprimant la façon de vivre à Hawaii.
Sur l’île d’Oahu, nous avons visité un temple bouddhiste et avons suivi les traces de la série Lost, qui était une série populaire et addictive des années 2000 et qui s’est terminée juste avant notre arrivée.
Toute la série a été tournée à Oahu, y compris les épisodes qui se passaient à Paris ou à New York, où ils ont modifié certaines rues de Honolulu, en ajoutant certains effets spéciaux, pour créer l’illusion d’être ailleurs. Nous avons visité les endroits où plusieurs scènes célèbres ont été tournées.
Nous avons pu admirer l’arrivée de tortues de mer sur la plage, où elles s’échouent pour aller pondre leurs oeufs.
Encore à Oahu, nous sommes aussi allés en voiture à la recherche de ces fameux food trucks qui vendent des tacos dans des endroits plus reculés de l’île.
Sur Kauai, nous sommes allés dans la partie nord de l’île, où l’on entre dans un parc national pour aller faire une randonnée jusqu’à des plages isolées et sauvages.
Sur l’île de Maui, nous avons surtout profité de la plage, fait des randonnées et mangé des fruits tropicaux.
“Je ne voulais pas crever” - le capitaine John
À Maui, nous avons fait l'excursion classique de plongée et apnée, et sur le bateau j’ai rencontré un personnage intéressant, le capitaine John. Puisqu’il ne m’a pas dit son nom de famille, je me souviens de lui avec ce nom.
Capitaine John était l'archétype du retraité hawaiien: décontracté, drôle et ouvertement reconnaissant de vivre "au paradis.”
Il m’a dit qu’il travaillait trois jours par semaine, à amener des touristes à bord de son bateau vers différents sites de plongée. Cette aventure avait commencé il y a plusieurs années, lorsqu'il s’était installé sur l’île.
Je lui ai posé une question:
— Pourquoi avez-vous déménagé à Maui?
Lorsque je posais cette question à un haole (personne blanche qui a déménagé à Hawaii), la réponse prenait généralement la forme d'une blague sur le Paradis avec un grand “P.”
La réponse du capitaine John m’a fait réfléchir.
— "Je ne voulais pas crever", a-t-il déclaré d'un ton sévère. Il m’a ensuite raconté son histoire.
Il occupait un poste important dans le secteur des finances et arrivé à la cinquantaine, beaucoup de ses collègues ont commencé à mourir.
— Crises cardiaques, cancers... ils tombaient comme des mouches. Je ne voulais pas être le prochain.
Il a donc renoncé au salaire mirobolant et au prestige de son ancien poste pour une vie plus simple à Hawaii.
La décision n'a pas été facile à prendre. Il a dû convaincre sa famille de le faire. Il a dû trouver un moyen de faire fonctionner son projet, d'abandonner une grande carrière et de commencer quelque chose de nouveau.
À en juger par l'expression heureuse de son visage, j'ai pensé que cette décision avait été la bonne pour lui.
Cette rencontre m’a aussi fait réfléchir.
On ne sait jamais comment l'avenir va se dérouler, et parfois on doit faire confiance à notre instinct et opérer un changement radical. Ça ne signifie pas nécessairement déménager à Hawaii ou abandonner tous ses biens terrestres pour aller vivre dans un temple bouddhiste dans les montagnes de l’Himalaya. Par contre, à certains moments, on doit faire quelque chose de différent.
J’avais l’impression à ce moment-là que la décision de faire le tour du monde était la bonne.
À suivre! La troisième partie sera (probablement) disponible la semaine prochaine.
J'ai aimé le texte, surtout la leçon de vie du Capitaine John.