Le “Comprehensible Input” ne suffit pas
Partie 1: Au-delà du dogme des polyglottes sur YouTube
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Le “Comprehensible Input” ne suffit pas
Le sujet d'aujourd'hui est la théorie très populaire d'un linguiste qui s'appelle Stephen Krashen qui est la théorie qui se traduit un peu mal en français qui s'appelle le Comprehensible Input.
Ça se traduit mal parce que le mot compréhensible en français n'a pas exactement le même sens que comprehensible en anglais.
Compréhensible en français, c'est quelque chose qui est facile à comprendre ou quelque chose qui peut se comprendre, mais on va plus l’utiliser dans le sens d'une affirmation.
Par exemple, “Sa réaction était compréhensible,” c'est-à-dire, je comprends les raisons pourquoi cette personne a fait ça.
La traduction est un peu difficile à faire de Comprehensible Input: des contenus compréhensibles.
Je pense que ça se dit un peu mal en français, donc on va utiliser le mot en anglais pour se référer à cette théorie.
Peut-être qu'on va trouver un meilleur terme, mais ce sera sûrement un terme complètement différent.
Si vous ne connaissez pas cette théorie, vous allez sûrement la trouver en faisant des petites recherches sur YouTube et surtout si vous vous informez sur l'apprentissage des langues en général.
La communauté polyglotte
Depuis quelques années, il s'est formé ce qu'on pourrait appeler une communauté polyglotte sur YouTube.
Le mot polyglotte (polyglot en anglais) veut dire quelqu'un qui parle plusieurs langues.
Généralement, on parle de trois, quatre langues et plus.
Quelqu'un qui parle deux langues serait bilingue.
Quelqu'un qui parle trois langues serait trilingue, même si on utilise un peu moins ce terme.
Mais ensuite, on va parler d'une personne polyglotte.
Évidemment, on peut être polyglotte à différents niveaux, on peut parler plus ou moins bien les langues, mais généralement on se réfère à quelqu'un qui démontre une habileté assez extraordinaire et qui parle plusieurs langues.
Je connais ce monde depuis longtemps.
J'avais lu des livres sur le sujet.
Je m'étais intéressé à des gens assez uniques dans l'histoire qui avaient appris plusieurs langues, comme l'archéologue Heinrich Schliemann, qui avait appris très rapidement plusieurs langues européennes qui lui ont servi durant sa carrière.
J'ai lu le livre de Barry Farber, dont on ne parle plus beaucoup aujourd'hui, mais qui est un peu un précurseur dans ce domaine.
Ce livre s'appelle How to Learn Any Language, et il parle de sa passion pour les langues et de la façon dont il a appris une bonne douzaine de langues et plus.
C'était un monde qui existait déjà, mais avec l'arrivée de YouTube, cette communauté s'est un peu rassemblée et a formé une sorte de prosélytisme, on pourrait dire, c'est-à-dire un zèle religieux pour convertir des nouvelles personnes au bienfait de l'apprentissage des langues.
Et avec le temps, il y a certaines vérités qui se sont imposées, certains dogmes, c'est-à-dire des vérités absolues dans l'apprentissage des langues.
Par exemple, qu'apprendre une langue de la façon la plus traditionnelle qui soit, c'est-à-dire avec des cours à l’école, où l'on décortique la grammaire de la langue et l'on présente des petits bouts de vocabulaire et ensuite on les analyse, que cette méthode ne fonctionne pas et qu'il faut plutôt écouter, comprendre, lire beaucoup dans une langue pour l'assimiler tranquillement.
Donc la théorie du Comprehensible Input.
Évidemment, sur YouTube, dans le monde des polyglottes, il y a plusieurs idées différentes, il y a plusieurs théories différentes.
Certains polyglottes parlent de l'utilisation de trucs de mémorisation, de flashcards, de choses comme ça.
Mais dans l'ensemble, la théorie qui émerge, ou disons le dogme dominant, est celui de Stephen Krashen.
La théorie de Krashen
On va écouter un petit extrait de Stephen Krashen dans une conférence qui résume un peu sa philosophie.
Most people call that comprehensible input.
We don't acquire language when we speak.
We don't acquire language when we study it.
We don't acquire language when we memorize lists of verbs, etc., etc.
We don't acquire language when we get corrected.
All those things, like grammar, vocabulary, are the result of getting comprehensible input.
Évidemment, c'est un peu hors contexte.
Si on regarde plusieurs vidéos, des entrevues, des conférences de ce monsieur, on va avoir une meilleure vue d'ensemble.
Mais tout de même, l'idée générale est que l'apprentissage d'une langue se fait avant tout avec la compréhension.
Et ce que je vais dire aujourd'hui est un peu nuancé.
Autrement dit, j'y crois à la théorie du Comprehensible Input, mais je n'y crois pas à 100%.
Autrement dit, je ne fais plus partie de ceux qui y croient dur comme fer, c'est-à-dire d'une façon dogmatique.
Ce que je vais vous expliquer, c'est que j'ai toujours utilisé d'une certaine façon les idées du Comprehensible Input sans savoir que cette théorie existait.
J'y suis arrivé d'une certaine manière, d'une façon intuitive.
Mais je n'ai jamais exclu les autres méthodes d'apprentissage.
Ce que je vois maintenant sur YouTube et le dogme, comme je disais, qui est en train d'en ressortir, c'est qu'il y a beaucoup de polyglottes qui commencent à dire que le Comprehensible Input est la seule et unique façon d'apprendre une langue, qu'on ne devrait pas se préoccuper de la grammaire, qu'on ne devrait pas prendre des cours à l'université, qu'on ne devrait pas chercher à corriger les erreurs.
Ils reprennent plusieurs choses que M. Krashen a dit en les répétant sans vraiment se questionner sur les fondements mêmes de cette théorie.
Est-ce que ça fonctionne vraiment?
Est-ce que c'est la seule chose qui fonctionne?
Et pourquoi on devrait le croire?
Pourquoi on devrait exclure les autres méthodes d'apprentissage?
Avant d'entrer dans le cœur de la discussion, c'est-à-dire pourquoi je crois que le Comprehensible Input n'est pas suffisant, je vais revenir dans le temps et vous expliquer comment j'ai appris plusieurs langues, et je vais vous parler de ma première et de ma deuxième vague d'apprentissage.
Parce que contrairement à plusieurs polyglottes qui en ont fait un peu leur vocation, j'ai eu plusieurs autres intérêts dans ma vie et je ne me suis pas concentré sur l'apprentissage des langues de façon ininterrompue.
Principalement, j'ai eu deux périodes durant lesquelles j'ai appris des langues, j'ai peaufiné les langues que je connaissais, mais le reste du temps, pour être honnête, je n'ai pas fait grand chose pour essayer d'améliorer ces langues.
Je les ai utilisées de temps en temps quand je pouvais, mais j'ai pas fait vraiment les efforts soutenus.
Si j'avais appris de façon ininterrompue, si j'avais continué d'essayer de peaufiner mes langues, probablement que je les parlerais toutes à un niveau très avancé aujourd'hui.
C'est ce que j'essaie de faire, mais étant donné que j'y ai mis quand même plusieurs années d'études, mais en deux vagues principales d'apprentissage, j'ai encore un peu de chemin à faire dans toutes ces langues.
Ma première vague d’apprentissage
On va commencer par la première vague d'apprentissage qui, pour moi, a débuté avec l'anglais que j'ai décidé vraiment d'apprendre à l'âge de 12 ans.
Et vous allez probablement me dire, oui, mais Fred, tu n'avais pas des cours de français à l'école?
Oui, sauf qu'à 12 ans, j'avais seulement complété l'école primaire.
Et à l'école primaire, dans un monde complètement francophone, dans une petite ville francophone du Québec en banlieue de Montréal, l'anglais n'était pas du tout présent.
J'écoutais la télévision en français, toute ma famille, tous mes amis parlaient français, donc l'anglais pour moi était une langue presque aussi exotique que toutes les autres langues du monde, c'est-à-dire l'espagnol, l'allemand, donc oui, on sentait que c'était une langue plus proche, mais j'avais vraiment personne dans mon environnement immédiat qui parlait anglais.
J'ai eu des cours à l'école, mais c'était vraiment pas suffisant pour l'apprendre.
On avait pratiqué les chiffres, on avait pratiqué, je me rappelle plus quoi, des petites choses comme ça, mais je peux pas dire qu'à 12 ans, je parlais anglais du tout.
Et à 12 ans, si j'avais essayé de regarder un film en anglais, j'aurais rien compris.
Captain America to the rescue
Ce qui m'a motivé à apprendre l'anglais et à le faire de façon autodidacte, c'est que j'ai trouvé par hasard un comic book, une bande dessinée américaine au dépanneur proche de chez moi et j'étais fasciné par le style de ces bandes dessinées qui était complètement différent de ce que je connaissais donc j'ai acheté ma première BD américaine en anglais: Captain America.
Et je trouvais ça vraiment intéressant.
J'avais 12 ans.
On peut dire que j'étais encore un enfant.
Et ces bandes dessinées-là me fascinaient.
Mais je comprenais absolument rien.
Je me suis mis à lire mon Captain America avec un dictionnaire.
Et ensuite, j'en ai acheté d'autres, j'en ai acheté d'autres, j'en ai acheté d'autres.
Et j'ai fini par accumuler une collection gigantesque de, je pense, 800 comic books américains.
Une chose qui était très populaire dans les années 90, en passant.
C'était l'heure de gloire des comic books.
Il y avait des magasins partout.
J'étais pas le seul à faire ça.
Plusieurs personnes de mon âge faisaient la même chose.
Mais je me suis acharné à chercher à comprendre ces comic books et j'ai cherché presque tous les mots inconnus dans le dictionnaire.
C'est un processus très long.
Imaginez ne pas comprendre une langue et chercher tous les mots nouveaux dans le dictionnaire. Parfois, il y a des mots qu'on ne trouve pas. Et même en les cherchant, on comprend très peu le sens général parce qu'il nous manque des notions essentielles de grammaire.
Mais cet effort s'est accumulé et c'est comme ça que j'ai naturellement appris l'anglais, ensuite au secondaire j'avais des cours à l'école mais cette base que j'ai acquise à travers la lecture de comic books m'a vraiment aidé et en fait je suis devenu le meilleur de ma classe en anglais
C'était parce que je faisais quelque chose que les autres ne faisaient pas.
Je lisais beaucoup en anglais.
Ensuite, je me suis mis à lire d'autres choses en anglais.
J'ai commencé à lire les gros livres de Dungeons & Dragons, qui était un jeu qu'on jouait avec des amis. Et ça nous a occupés entre l'âge de 12 et 16, 17 ans, je dirais. Il y avait une partie du jeu qui était traduite en français, mais il y avait une grande partie des programmes plus avancés. Je me rappelle, le gros livre s'appelait le Advanced Book of Dungeons and Dragons. Ce livre était seulement disponible en anglais.
Je me suis mis à faire la même chose avec ce livre. Je l'ai traduit, j'ai cherché à le comprendre et c'est petit à petit que j'ai acquis l'anglais.
La Californie
À 20 ans, quand j'ai décidé d'aller en Californie, où je suis resté pendant presque trois ans.
J'avais des bases solides de l'anglais que j'avais acquises à travers la lecture.
Oui, un peu à travers l'école, mais sans toute cette lecture, mon anglais aurait été beaucoup plus faible.
Et ensuite, j'ai passé évidemment beaucoup de temps dans un monde complètement anglophone et j'ai fait l'essentiel de ma carrière en anglais.
Ça, évidemment, ça m'a aidé et ça fait en sorte que je suis devenu bilingue.
Mais j'avais un peu trouvé un secret, par hasard, sur l'apprentissage des langues qui était qu'en lisant beaucoup, on pouvait faire des progrès assez incroyables dans une langue.
Par la suite, j'ai décidé d'apprendre d'autres langues.
L’italien sans peine
La première que j'ai décidé d'apprendre, c'était l'italien.
Encore une fois, c'était un peu hasard, j'ai trouvé chez mes parents un petit livre d'assimile qui s'appelait L'Italien sans peine et c'était en fait un vieux livre qui datait des années 60, probablement une des premières versions de ce livre.
Je trouvais ça fascinant d'avoir accès à une langue étrangère, d'imaginer des voyages en Europe.
Il faut dire qu'à cette époque, on n'avait pas internet, on était beaucoup dans l'imagination.
Pour moi, l'Europe, c'était quelque chose d'un peu fantastique.
L'idée de voyager, de parler plusieurs langues était quelque chose qui m'attirait.
Et je me suis dit, j'ai déjà appris l'anglais, pourquoi je n'essayerais pas d'apprendre l'italien?
Ce que j'ai fait, c'est que j'ai suivi la méthode Assimil.
Mais contrairement à l'anglais, je n'avais pas accès à d'autre matériel.
J'étais limité à ce petit livre d'Assimil sans les enregistrements, uniquement avec le texte et j'ai décidé de suivre leur méthode.
À chaque jour, j'ai fait une leçon, je l'ai répétée, j'ai répété les phrases à voix haute.
J'ai suivi exactement la méthode d'Assimil pendant environ 4-5 mois.
À la fin, je n'avais pas du tout l'impression que je parlais italien et j'ai donc abandonné.
Mais comme on va voir par la suite, ces bases que j'ai acquises à ce moment-là m'ont servi par la suite.
Ensuite, comme je vous disais, je suis allé vivre en Californie, j'ai parlé anglais et à mon retour, j'avais 23 ans et j'ai décidé d'apprendre l'espagnol.
Comme vous allez le voir, souvent, je décide de faire certaines choses sur un coup de tête.
Un coup de tête, en français, c'est quand on décide de faire quelque chose soudainement, sans réfléchir.
L’espagnol sans peine
J'avais une copine qui avait décidé d'apprendre l'espagnol et je me suis dit, c'est trop cool ce que tu fais, moi aussi je veux l'apprendre.
Et à ce moment-là, je me suis mis à apprendre l'espagnol.
J'ai fait la même chose que j'avais fait avant.
Mais cette fois-ci, j'ai combiné les deux méthodes.
Je suis allé m'acheter la méthode Assimile l'espagnol sans peine, mais cette fois-ci avec les enregistrements. Je l'ai suivi religieusement.
J'ai répété chaque leçon.
Et après 3, 4, 5 mois, je me suis mis à lire des livres en espagnol. J'ai commencé même avec des livres difficiles comme La Casa de los Espiritus de Isabel Allende et je me suis mis à lire ça. J'ai même lu du Gabriel Garcia Marquez et je savais par expérience
Que je pouvais lire sans tout comprendre en cherchant beaucoup de mots dans le dictionnaire et que tout ça finirait par s'accumuler et que j'aurais une impression globale du livre sans l'avoir nécessairement compris à 100% mais que ça m'aiderait énormément à apprendre la langue.
Je me rappelle d'un moment très précis qui était environ 6 à 7 mois après que j'ai commencé à apprendre l'espagnol où je suis allé à une librairie espagnole de Montréal et j'ai pu avoir une petite conversation en espagnol avec
La personne qui travaillait là, ça m'a énormément motivé parce que je me suis rendu compte que j'avais fait beaucoup de chemin en peu de temps, que j'étais parti de zéro et que six mois plus tard j'avais une conversation en espagnol.
J'ai acheté la méthode avancée d'Assimil qui était le perfectionnement espagnol.
J'ai suivi ce cours, j'ai fait toutes les leçons, j'ai continué à lire en espagnol et à la fin j'avais un niveau quand même acceptable d'espagnol sûrement moins bon que je le pensais mais j'étais parti de zéro et j'arrivais à lire de la littérature en espagnol et à communiquer avec les gens en espagnol sans tout comprendre mais quand même je dirais que j'étais peut-être un niveau B1 pour la conversation et un niveau B2 pour la lecture
Ensuite, je me suis dit, pourquoi ne pas continuer?
Je me suis demandé quelle langue j'allais apprendre par la suite.
Et j'ai décidé d'apprendre l'allemand.
L’allemand avec peine…
Encore une fois, et vous allez voir que c'est vraiment une tendance dans ma vie de faire des choses comme j'ai dit sur un coup de tête.
J'ai vu un film en espagnol qui s'appelait Run, Lola Run (Lola Rennt en allemand) et j'ai trouvé la langue cool.
Il n'y a pas vraiment d'autres explications.
J'étais encore jeune, 25 ans à peu près, et je sais pas, je suis tombé amoureux de l'allemand j'ai trouvé que c'était exotique que le son était différent je me suis dit ce serait tellement cool de pouvoir parler allemand et comme j'avais eu cette expérience positive
Avec l'apprentissage de l'anglais et de l'espagnol, je me suis dit que c'est la même chose qui va se passer avec l'allemand.
Je pourrais l'apprendre en quelques mois, ensuite comprendre le film Run Lola Run et tripper en parlant allemand.
Le reste ne va pas être une surprise.
J'ai acheté la méthode Assimil, L'allemand sans peine et je l'ai commencé chez moi et je me suis rendu compte de quelque chose c'était que l'allemand était beaucoup plus difficile que l'espagnol après avoir complété la méthode, je ne me sentais pas du tout au même niveau en allemand qu'après avoir complété l'Espagnol sans peine d'Assimil donc je me suis dit wow ok c'est vraiment une langue plus difficile il faudra peut-être que je fasse quelque chose d'un peu différent.
Je me suis inscrit à un cours à l'Institut Goethe, qui est un peu l'équivalent de l'Alliance Française, mais pour l'Allemagne.
À Montréal, à l'époque, sur Sherbrooke, il y avait l'Institut Goethe. Maintenant c'est sur Saint-Laurent, un peu plus au sud.
Je me suis inscrit à un cours d’allemand. Je pense que j'ai été mis dans un niveau A2 ou quelque chose comme ça. C'est donc pas complètement débutant, mais pas tout à fait avancé.
Et en même temps que je suivais le cours d'allemand, j'ai continué à apprendre par moi-même en suivant la méthode Assimil du niveau perfectionnement.
J'ai acheté le prochain livre avec les CD Perfectionnement allemand.
J'étais vraiment passionné durant cette période par l'apprentissage de l’allemand et je me rendais compte, comme j'ai dit, que c'était une langue beaucoup plus difficile.
Même après avoir suivi le cours à l'Institut Goethe, après avoir fait la méthode d’Assimil perfectionnement, je savais que j'en avais encore plus à apprendre.
Je me suis inscrit à un cours intensif en Allemagne de cinq semaines à Bonn.
Je suis allé là-bas et à ce moment-là, j'ai commencé à lire en allemand.
J'ai commencé à lire les livres de Harry Potter en allemand.
Et je lisais, je lisais, je lisais, je traduisais, je traduisais, je traduisais.
J'ai suivi les cours à l'Institut Goethe, mais cette fois-ci en allemand, dans un cours d'immersion.
Et j'ai fait des progrès.
Je me suis vraiment amélioré.
J'étais capable de lire les livres de Harry Potter.
J'étais capable de comprendre.
J'étais capable de communiquer.
Mais à cette époque, je dirais pas que j'ai atteint un niveau avancé.
Je pense que je me suis rendu à peu près au niveau B2 en allemand.
Et donc, je me suis arrêté là.
Toute cette période a duré à peu près deux ans.
Ensuite, j'ai quand même eu plusieurs occasions de parler allemand.
J'ai eu une copine pendant un certain temps qui était allemande avec qui je parlais constamment en allemand.
J'ai voyagé en Allemagne, j'ai été invité à des conférences, donc j'utilisais mon allemand, mais 'ai un peu arrêté d'essayer de l'améliorer de façon aussi intensive.
Pourquoi?
Parce que j'ai décidé de me mettre à une nouvelle langue.
Je me disais, OK, t'as appris l'anglais, t'as essayé d'apprendre l'italien, ça n'a pas fonctionné, mais ensuite tu t'es mis à l'espagnol, tu as réussi à l'apprendre, ensuite l'allemand.
Et encore une fois, je me rappelle plus exactement de quelle façon, mais j'ai pensé à une nouvelle langue que je pourrais apprendre et je pense que j'avais des amis brésiliens à l'époque.
Le brésilien sans peine!
En tout cas pour une raison ou une autre je me suis mis à apprendre le portugais et je me suis dit wow c'est une langue différente avec des sonorités différentes je suis tombé amoureux de la musique Bossa Bova des grands classiques brésiliens.
J'ai commencé à apprendre le portugais de la même façon dont j'avais appris les autres langues.
J'ai fait un mélange de choses.
Évidemment, j'ai suivi la méthode Assimil. Il n'y avait pas de version avancée à l'époque.
J'ai pris des cours privés avec un prof à Montréal parce qu'il n'y avait pas de cours en groupe disponible.
Et j'ai préparé un petit voyage au Brésil où je suis allé pendant un mois.
J'avais des connaissances là-bas.
Tout le mois que j'ai passé au Brésil, je l'ai passé dans une immersion complète à parler constamment en portugais.
Et ensuite, après ce voyage-là qui était en 2004, vers la fin 2004 si je ne me trompe pas, j'ai complètement arrêté de parler portugais parce que j'avais tellement peur de mélanger les langues.
Et en 2005, j'ai commencé à voyager au Costa Rica, j'ai commencé à passer beaucoup de temps au Costa Rica, donc j'ai dû me remettre à l'espagnol.
Et avec le temps, ça a comme un peu effacé mon portugais.
Je viens un peu de vous résumer ma première vague d'apprentissage des langues qui a commencé à 12 ans et qui s'est terminée vers l'âge de 28 ans, je dirais.
Ensuite, j'ai eu certaines périodes où je me suis remis un peu aux langues, mais c'était de façon un peu sporadique.
Je me rappelle d'avoir lu le livre de Barry Farber, How to Learn Any Language.
C'était peut-être vers la fin de ma période allemande et durant ma période d'apprentissage du portugais.
Je me suis mis à utiliser des flashcards, à essayer de mémoriser des mots de cette façon-là.
Tout ça, ça a fait partie de ma première période.
J'en exclue certaines parties.
J'ai eu un six mois où j'ai essayé d'apprendre le russe.
J'ai essayé aussi d'apprendre le néerlandais, le danois et plusieurs langues que j'ai abandonnées (Le mandarin, je pense).
Il y a eu des essais infructueux, mais je vous ai résumé les langues principales que j'ai apprises durant cette période.
Par la suite, j'ai été très occupé dans ma vie, avec ma carrière, avec mes relations, mes voyages et tout ça.
Et j'ai un peu mis les langues de côté, même si je me servais quand même assez souvent de mon espagnol et un peu de mon allemand.



Bonjour Frederic, je n'ai pas compris la grammaire de cette phrase:
"mais j'avais vraiment personne dans mon environnement immédiat qui parlait anglais. "