French With Frederic
Quebec French Podcast
Est-ce que je parle le "Radio-Canada?"
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Est-ce que je parle le "Radio-Canada?"

Quebec French in 5 Minutes

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  1. Quebec French vocabulary and grammar

  2. My Quebec culture tips and stories or my Language learning tips to take your French to the next level

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1. On va clencher ça!

Clencher est un verbe québécois qui vient peut-être de la clenche d’une porte (“the latch” en anglais). Le verbe peut vouloir dire 1) Aller plus vite que ou rattraper quelqu’un, quelque chose, 2) Terminer quelque chose rapidement, efficacement.

Clencher is a Quebecois verb that may come from the word la clenche, meaning “door latch.” The verb can mean 1) to go faster than or catch up to someone or something, or 2) to finish something quickly and efficiently.

  • Mon frère nous clenchait toujours quand on jouait au frisbee!

    • My brother always ran faster than us when we played frisbee! (Here, it could also mean: he always beat us).

  • Le montage de ma vidéo YouTube? M’as te clencher ça, tu vas voir!

    • Editing my YouTube video? I’ll get it done in no time, you’ll see!

  • Mes élèves sont sur la Red Bull pour clencher leurs travaux de fin de session.

    • My students are on Red Bull to crush (finish) their end-of-semester assignments.

  • Je me suis clenché la série Empathie!

    • I binged-watched the series Empathie!

Le dernier exemple a été utilisé par la réalisatrice et actrice Florence Longpré, quand elle expliquait ce mot sur un plateau de télé français. Moi, j’aurais plus dit, “Je me suis tapé la série Empathie.” Mais ici, le sens est à peu près le même.

The last example was used by director and actress Florence Longpré when she explained this word on a French television show. Personally, I would have said, “Je me suis tapé la série Empathie.” But here, the meaning is pretty much the same.


2. Est-ce que je parle le “Radio-Canada?”

On m’a demandé de parler des différences entre le français dit formel de Radio-Canada, et le français parlé dans les rues de Montréal, qu’on dit truffé d’anglicismes.

La question est aussi, mais quel français est-ce que tu parles, Frédéric?

Premièrement, je ne dirais pas que le français de Radio-Canada, tel que parlé par les animateurs, est super formel.

C’est un français qu’on pourrait utiliser dans pratiquement n’importe quelle circonstance, à part peut-être, celles qui requièrent des imprécations de nature religieuse, celles qui profanent à tort et à travers tous les objets sacrés de la religion catholique: le tabernacle, le calice, l’hostie, le ciboire, etc.

Autrement dit, on ne sacre pas à Radio-Canada, c’est-tu clair!

Bon, et il manque un peu de couleurs québécoises, et l’usage du franglais est proscrit.

Par exemple, les animateurs vont rarement dire, “Yo, si t’as des commentaires, shoot-les dans la bulle de chat, pis un gros shout-out à tous nos supporters, surtout Bigjoe006 qui nous écrit qu’on torche en tabarnac à matin!

Dans le temps de mes parents, les animateurs de Radio-Canada parlaient avec un accent quasiment français. Ils s’efforçaient de prononcer les “du” et les “dit” sans dire “dzu” et dzi” (ce qui est très québécois). Plusieurs Québécois disaient qu’ils parlaient en trou de cul de poule. (Je n’exagère pas).

Mais aujourd’hui, à Radio-Canada, on parle avec un accent québécois

La différence est qu’on s’efforce de “bien” parler, c’est-à-dire avec une syntaxe correcte, en utilisant un vocabulaire précis et en évitant les anglicismes les plus déplorables.

Si on va du côté de TVA, par exemple, les animateurs ont l’habitude de massacrer la langue française, en se trompant sur le sens des mots, en traduisant des expressions anglaises mot à mot et sans les expliquer, et en s’enfargeant dans la syntaxe d’une phrase trop complexe (autrement dit, en essayant de “bien” parler, ils se pètent la yeule solide).

On peut très bien prendre le français de “Radio-Canada” et s’en servir au travail, avec ses amis québécois, et même avec les beaux-parents. Autrement dit, ce français n’est pas trop formel pour être utilisé dans la vie de tous les jours.

Si je devais définir mon français, je dirais que

  • Je parle avec un accent québécois urbain. (Kevin Tremblay dirait: un p’tit tabarnac)

  • J’utilise plein de mots québécois.

  • J’essaie tout de même d’utiliser un bon vocabulaire et une pas pire de syntaxe.

  • Et oui, je sacre, moi aussi, mais pas devant les tantes et les cousins!

Mon niveau de langue va changer selon le contexte.

Je vais retomber dans un dialecte plus québécois avec mes amis.

Mais dans la vie de tous les jours, quand je ne suis pas avec des amis proches, je parle moi aussi un français de “Radio-Canada”

J’ai mon accent québécois, mais je ne vais pas sacrer à tout bout de champ, ou faire ce qu’on considère communément comme des “erreurs” de français (comme de dire “si j’aurais” au lieu de “si j’avais”).

J’utilise aussi les pronoms relatifs.

  • Donc, je dirais “l’affaire dont je t’ai parlé” et non “l’affaire que je t’ai parlé.”

  • Mais étant donné que je me sens bien québécois, je pourrais aussi dire “l’affaire dont on a parlé, là là, tu gardes ça pour toé, c’est-tu clair?”

Pour ce qui est des anglicismes, j’en utilise aussi!

Je ne suis pas plus catholique que le Pape. Mais je les évite quand le mot français existe, et j’évite de traduire mot à mot des phrases de l’anglais en français. (Car si on ne fait que traduire les mots anglais en français, le résultat final de la phrase n’est pas toujours du français.)

La question des niveaux de langue est beaucoup plus complexe que ça, mais j’espère vous avoir aidé à y voir un peu plus clair.

Vocabulary

  • Des imprécations de nature religieuse. Imprecations of a religious nature (yes, it was a joke, I meant Québécois swear words!)

  • On torche en tabarnac à matin! We’re on fire this morning!

  • Parler en trou de cul de poule. An expression for when Québécois try to speak with a Parisian accent.

  • S’enfarger dans la syntaxe. Stumble in your syntax.

  • Ils se pètent la yeule solide. Hard to translate here. Péter la yeule is to “beat someone up.” But here, it’s “se péter la yeule” - so hurt yourself. We could say, “it’s a huge fail.”

  • Sacrer à tout bout de champ. To swear constantly.

  • Être plus catholique que le pape. Être trop parfait, avoir trop de scrupules.

  • C’est-tu clair. Is it clear?


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