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1. Ça a pas de bon sens!
« Ça a pas de bon sens » est une expression très québécoise qui veut dire que quelque chose est insensé, exagéré ou bien terrible.
“Ça a pas de bon sens” is an expression commonly used in Quebec that means something is nonsense, exaggerated, or terrible.
Par exemple, on pourrait dire
Le prix des loyers a pas de bon sens!
The price of rent has gone crazy!
Ça pas de bon sens ce que tu racontes là!
What you’re saying makes no sense at all!
Au travail, estie que je vois des affaires qui ont pas de bon sens!
At work, I see things that are just insane.
L’aspect très québécois de cette expression est de ne pas prononcer le « s » dans sens. Pour cette raison, certaines personnes ont l’impression qu’on devrait écrire: Ça a pas de bon sang!
Mais le « sang » n’a rien à voir dans cette expression! Sinon, ça n’aurait pas de bon sens!
The very Quebecois aspect of this expression is that the “s” in sens is not pronounced. For this reason, some people think it should be written: Ça a pas de bon sang!
But “sang” (blood) has nothing to do with this expression! Otherwise, it wouldn’t make any sense! (Ça n’aurait pas de bon sens!)
2. J’avais renié le Québec
Vous me voyez sûrement comme un grand québécophile – propagateur de la québécitude et missionnaire de la langue française – mais ça n’a pas toujours été le cas!
Pour vraiment apprécier son pays, il faut parfois le quitter plusieurs années. C’est ce que j’ai fait dans le début de la vingtaine, quand je suis parti en Californie.
À l’époque, j’avais même renié le Québec!
Je m’étais tellement plongé dans la culture américaine (et californienne) que je n’envisageais même plus de retourner au Québec.
Une fois, mon père m’avait même un peu réprimandé car le message sur mon répondeur était seulement en anglais. Il m’avait suggéré d’au moins rajouter un peu de français (ce que je n’ai pas fait).
J’avais dit à mon frère que si j’avais des enfants, je ne leur apprendrais même pas le français! À quoi bon? Ils devront plutôt bien apprendre l’anglais. Mon frère s’était insurgé contre cette idée, choqué à l’idée que j’allais créer une telle barrière entre ma nouvelle vie et ma culture d’origine.
Je trouvais le Québec petit, provincial, plate, et hautement inintéressant! En plus d’être frette que le câlisse.
Je suis revenu au Québec deux ans et demi plus tard, et j’étais tellement assimilé que j’avais un accent anglophone en français! Des Québécois me demandaient “d’où je venais…” Mais cela n’a duré que quelques mois et je suis revenu à mon gros accent québécois bien dégoulinant de sauce à poutine!
Ce que j’ai vécu est assez courant chez bien des immigrants. On veut tellement appartenir à notre pays d’accueil qu’on est prêts à renier qui l’on est. Oublier sa langue, oublier sa culture s’il le faut.
Mais un événement m’a ramené à mon identité québécoise. Des années plus tard, j’étais des amis américains, et nous avons joué à un jeu de société où il fallait deviner des mots ou des noms à l’aide d’indices. Je croyais avoir une bonne culture générale et je me suis dit: “ça va être facile!”
Oh que non!
Ce n’était que des références de culture populaire américaine, et je n’ai eu aucune bonne réponse. Ces années d’immersion n’avaient pas fait de moi un Américain. J’avais grandi dans un autre pays et une autre culture et je n’avais donc aucune de ces références culturelles obscures!
Tranquillement, je suis revenu à mon identité québécoise, et surtout, à aimer le Québec. J’ai compris que je pouvais garder cette identité bien vivante, tout en m’intéressant à d’autres langues et cultures.
Vocabulary
Un québécophile. Amateur de culture québécoise (mot inventé par un de mes élèves!)
La québécitude. Tout ce qui est québécois.
Provincial. Ici: une telle personne a des préoccupations ou des intérêts étroits ou limités.
Plate. Ennuyant.
Être frette que le câlisse. To be cold as f***.
Mon gros accent québécois bien dégoulinant de sauce à poutine! My thick Quebecois accent dripping with poutine sauce!
Un jeu de société. A board game.











